Ile Maurice: Prières, partage et traditions festives

Après 30 jours de jeûne, les Mauriciens de foi islamique célèbrent, aujourd'hui, l'Eid-ul-Fitr. La journée sera marquée par des repas familiaux et le partage entre proches. Si cette journée est consacrée à la fête, il n'empêche qu'elle a été marquée par un problème concernant la visibilité de la lune, mardi soir.

Selon le calendrier islamique, les mois comptent 29 ou 30 jours. Ainsi, le début de chaque nouveau mois dépend de la visibilité de la lune. Si elle est visible à la fin de la 29e journée, le lendemain sera le 1eᣴ jour du prochain mois. Au cas contraire, le lendemain est considéré comme le 30e jour du mois, et le nouveau mois commencera par la suite.

C'est pour cette raison que tous les ans, la fin du mois du ramadan dépend de la visibilité de la lune. Le ramadan est un mois de jeûne, de sacrifices et de prières, surtout pendant les dix dernières nuits. À la fin de ce mois, l'Eid-ul-Fitr est célébrée. Cette fête est marquée par une prière spéciale qui est dite le matin. Par la suite, la tradition veut que les familles et les amis se rendent visite et s'échangent des cadeaux, surtout pour les enfants. Les repas, à midi et le soir, sont des moments festifs.

Chez les Mungur et Somauroo à Mahebourg, l'heure est aux réjouissances.

Cependant, cette année, la fin du ramadan a été quelque peu mouvementée. Trois habitants de Sadally, à Vacoas, ont affirmé avoir vu le croissant de lune, mardi soir. Comme le veut la procédure, ils ont fait le déplacement jusqu'à la Jummah Mosque pour faire entendre leurs témoignages. Par la suite, les neuf savants réunis en comité ont délibéré et décidé que le lendemain serait le 30e jour du ramadan. Une poignée de personnes n'étaient pas d'accord et elles ont élevé la voix en se demandant sur quoi ce comité s'était basé pour en décider ainsi.

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Sollicité à ce propos, Nissar Ramtoola, le président de la Jummah Mosque, a campé sur ses positions. «C'est le comité de savants qui décide. Nous, dans l'administration, ne faisons que rapporter leur décision. Nous n'avons pas les compétences ni le droit de remettre leur décision en cause. Chacun assume ses responsabilités», a-t-il dit. Il a même fait le parallèle avec une cour de justice, où les témoins sont appelés à donner leur version des faits mais par la suite, un jugement est rendu en tenant compte de plusieurs facteurs. Par ailleurs, le mufti Ayoob Mackojee, qui fait partie du comité des neuf savants, a lui aussi expliqué que la décision a été prise en prenant en considération les témoignages et tous les paramètres religieux pertinents. «La délibération a pris environ deux heures. La décision ne comporte ni ambiguïté ni préjugés», a-t-il fait ressortir dans une vidéo.

Nissar Ramtoola, président de la Jummah Mosque, explique la décision de mardi.

C'est le maulana Haroon, qui siège aussi sur le conseil, qui a été le plus loquace sur le sujet. Il a avancé, devant une assistance, que la procédure est bien définie. Lorsque le temps est clair, il faut recueillir le témoignage de plusieurs personnes car il ne serait pas logique d'avoir un ciel dégagé et rien qu'une poignée de personnes à voir la lune.

En d'autres circonstances, il faut au moins deux personnes qui témoignent. «La, nous avions trois personnes de la même famille. Nous avons été attentifs à ce qu'ils avaient à dire. Mais par la suite, lorsque nous avons analysé les propos, nous avons décidé que c'était insuffisant pour prendre une décision concernant 200 000 personnes», a-t-il expliqué. Il précise toutefois qu'à aucun moment, il n'a été dit que les trois personnes avaient menti. «C'est simplement que les témoignages étaient insuffisants» réitère-t-il. L'homme religieux a lui aussi fait savoir que la décision a été prise après avoir bien évalué la situation et non à la légère.

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