Mali: Suspension des activités politiques par le Président de la transition

Président de la transition au Mali, le Colonel Assimi Goïta
11 Avril 2024

Le Président de la Transition malienne Assimi Goïta a décrété la suspension des activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations, dans un communiqué de la Primature rendu public le 10 Avril 2024.

Ledit décret a indiqué que « sont suspendues jusqu'à nouvel ordre, pour raison d'ordre public, les activités des partis politiques et les activités à caractère politique des associations sur toute l'étendue du territoire national ».

Selon nos confrères de Pulse.sn, il s'agit d'une nouvelle restriction à toute expression d'opposition ou de dissidence de la part des colonels qui ont pris le pouvoir par la force en août 2020 en renversant le président civil Ibrahim Boubacar Keïta.

Elle survient alors que les militaires se sont maintenus à la tête du pays au-delà du 26 mars 2024, date à laquelle ils s'étaient engagés, sous la pression de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), à céder la place à des civils élus. Ils n'ont pas non plus organisé de présidentielle en février 2024 comme ils en avaient pris l'engagement.

En effet, avec cette mesure justifiée par des raisons politiques et sécuritaires, le colonel Maïga, ministre de l'Administration territoriale et porte-parole du gouvernement a justifié la suspension des partis en invoquant un "dialogue" national initié le 31 décembre par le colonel Goïta.

A cet égard, le lancement de ce "dialogue" ainsi que le non-respect de l'échéance du 26 mars ont donné lieu à des "discussions stériles" et des "hypothèses qui n'ont pas lieu d'être", a dit le colonel Maïga.

Pour rappel, le gouvernement d'Assimi Goïta au pouvoir depuis près de 3 ans après un putsch, avait annoncé en septembre 2023 le report de la présidentielle prévue en février 2024 pour une date inconnue.

C'est dans ce contexte que la Transition, initialement prévue pour 24 mois, a pris fin le 26 mars 2024 après une prolongation, créant ainsi « un vide juridique », selon les partis politiques et associations.

Cette situation a engendré le fait que les partis politiques ont appelé en fin mars à une concertation pour l'organisation de l'élection dans les meilleurs délais. Une opinion non partagée aux yeux de la transition, ce qui a valu la suspension de leurs activités.

 

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