La biodiversité malgache a évité le pire l'année dernière, en matière de faune et de flore. C'est en substance le bilan qui peut être dressé pour l'année 2023, malgré le contexte électoral qui a prévalu et les pressions constantes qu'il met sur la biodiversité.
« Les nouvelles sont plutôt bonnes. Comme l'ensemble des gestionnaires des aires protégées, nous nous sommes préparés au pire. Néanmoins, mis à part quelques points de feux de forêt, nous avons eu relativement peu de perte de biodiversité par rapport à l'appréhension initiale », nous partage Alain Liva Raharijaona, Directeur Exécutif de la Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversité de Madagascar (FAPBM), un fonds fiduciaire constituant un mécanisme novateur de financement des aires protégées à Madagascar
Sanctuaires
En 2024, la FAPBM finance 70 aires protégées dans la Grande île, ce qui équivaut à un peu plus de la moitié des aires protégées nationales. En termes de superficie, ces 70 sites représentent 6 millions d'hectares sur les sept (7) que totalise l'ensemble des aires protégées. L'année dernière, la FAPBM a financé à hauteur de 21,8 milliards d'ariary ces sanctuaires de la biodiversité malgache, contre 14,4 milliards en 2022.
« Le fonds octroyé aux gestionnaires des aires protégées leur permettra de subvenir aux charges de fonctionnement, comme les salaires des experts et des communautés sur le terrain par exemple et les autres activités liées à la conservation et au développement communautaire. Entretenir et protéger une forêt coûtent cher. Grâce à cet appui financier, les gestionnaires arrivent à limiter les pressions sur les aires protégées. », nous partage le Directeur Exécutif de la FAPBM.
Appui
La Grande île regroupe 5% de la biodiversité mondiale mais la pression anthropique demeure l'un des défis les plus importants ainsi que la destruction de l'environnement. « La moyenne nationale de taux de déforestation est d'à peu près 1,5%. C'est-à-dire que, tous les ans, Madagascar perd 1,5% de forêts. Dans les aires protégées que la FAPBM financent, ce taux est de 0,67% », note Alain Liva Raharijaona.
Concomitamment à l'accroissement des défis inhérents à la conservation de la biodiversité, les organismes comme la FAPBM ont accéléré leur appui aux acteurs locaux. « Pour le moment, l'Etat manque de moyens et les revenus touristiques ne sont pas suffisants. Les aires protégées malgaches sont tributaires d'autres sources de financements. Il est important de les accompagner et de créer un contexte favorable aux investissements en faveur des aires protégées. D'où l'engagement de la FAPBM à leurs côtés », conclut le Directeur Exécutif de la FAPBM.