Congo-Kinshasa: Dix jours après la nomination de Judith Suminwa à la primature, l'exécutif encore en formation

En République démocratique du Congo (RDC), dix jours après la nomination de Judith Suminwa au poste de Première ministre, le pays attend toujours la formation du nouveau gouvernement issu des élections de décembre, une mission qu'elle effectue discrètement. La première femme de l'histoire du pays à ce niveau de responsabilité n'a pas encore eu la passation de pouvoir avec son prédécesseur Jean-Michel Sama Lukonde.

La méthode Judith Tuluka Suminwa semble être la discrétion. La nouvelle Première ministre a installé ses bureaux à l'hôtel Fleuve Congo, au coeur de la Gombe, à quelques pas des principaux ministères et pas très loin de la présidence. Selon des sources, elle consulte, mais rien ne filtre. Aucune déclaration à ce jour sur sa future équipe.

Il s'agit d'un changement de méthode par rapport au chef du parti présidentiel et informateur à l'Assemblée nationale. Augustin Kabuya avait communiqué régulièrement tout au long de sa mission qui a conduit à la nomination de Judith Suminwa.

De sources proches du pouvoir, des grandes tendances politiques du prochain gouvernement se dégagent. L'Union sacrée de la nation, la plateforme qui a porté le président Félix Tshisekedi au pouvoir, a certes une très large majorité à l'Assemblée nationale, mais elle est composée d'une dizaine de partis alliés qui ont des attentes qu'il faut tempérer.

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Logiquement, une dizaine de postes de ministres iront au parti au pouvoir l'UDPS, première force. « On aura la grosse part », confirme l'un de ses cadres. « Mais n'oublions pas, ajoute un autre proche du pouvoir, que le président a aussi un quota de nominations », qui peuvent aller à des personnes extérieures au parti. Dans les précédents gouvernements, par exemple, les ministres Jean-Pierre Bemba, Vital Kamerhe, Christophe Lutundula avaient été nommés dans le cadre de ce quota. Cela réduit d'autant plus les places pour le reste de la coalition. Surtout que, depuis plusieurs mois, il est répété que la nouvelle équipe devrait être plus resserrée que la précédente, 50 contre 57 postes.

« Au final, c'est le chef de l'État qui tranchera, assure un proche. C'est pour cela que trois candidats sont proposés pour chaque poste. » Difficile d'avoir une échéance : « semaine prochaine », laisse entendre un optimiste, « pas avant le déplacement à Paris » fin avril, contredit une autre source.

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