Seul le quart du territoire congolais est couvert par les nouvelles technologies alors que l'État perçoit depuis 22 ans d'importantes contributions de télécoms en faveur des zones défavorisées.
Le fonds du service universel est financé par 3% du chiffre d'affaires de chaque société de télécommunications en RDC. Lorsque la redevance est instituée en 2002, elle n'était que de 2%, mais elle a été revue à 3% depuis une décennie.
Mais pour faire face à la crise économique en 2008, le gouvernement avait décidé de verser les fonds collectés, soit des millions de dollars, dans le compte général du Trésor pour contribuer au budget de l'État. Les fonds ne sont donc plus destinés à créer des infrastructures devant permettre aux télécoms d'étendre leur couverture vers des régions défavorisées.
Un réseau qui a besoin d'investissement
Avec l'insistance de la Banque mondiale, l'État a créé en 2022 l'établissement Fonds de développement du service universel (FDSU) pour gérer ces millions de dollars. Un an plus tard, des animateurs sont nommés, mais ils ne disposent ni de bureau, ni de ressources.
« Il est question qu'on nous donne ces fonds pour qu'ils servent à ce pourquoi ils ont été créés. C'est la promotion des TIC [technologies de l'information et de la communication, ndlr] et des télécommunications dans les milieux ruraux et périurbains qui ne représentent aucun intérêt pour les opérateurs économiques, explique Paterne Kadiat, le chargé de mission du FDSU. Déjà par le déficit infrastructurel que nous avons, le coût d'exploitation et de production de nos opérateurs de télécommunications et des TIC est très élevé. Il est question de respecter la loi. La loi, elle est claire. Nous devons gérer ces 3%. »
Selon le dernier rapport de la Banque mondiale, la RDC enregistre un faible abonnement de téléphone portable : 44,8% contre la moyenne de 92 % en Afrique subsaharienne. Le taux de pénétration d'internet mobile est de 22 % contre une moyenne de 43%.