Alors que la campagne électorale bat son plein, le parti au pouvoir, l'ANC, a profité des cérémonies de l'Aïd pour aller à la rencontre des populations musulmanes et défendre ses positions quant à la situation à Gaza. Tandis que le président Cyril Ramaphosa était à une cérémonie à Pretoria, sa ministre des Affaires étrangères, Naledi Pandor, de confession musulmane, était pour sa part dans le quartier de Brixton, à Johannesburg.
Devant plusieurs centaines de musulmans venus prier en plein air, Naledi Pandor a saisi l'occasion de cette fête de l'Aïd pour défendre une nouvelle fois la politique étrangère de son parti, l'ANC, et remettre en question l'ordre mondial. « La guerre et la révélation des intentions génocidaires d'Israël, ainsi que les échecs des Nations unies, nous ont montré, à tous, que le monde a atteint un niveau encore plus bas en termes de respect de la justice et des droits humains. »
Ce qui émerge, de tous ces événements, c'est qu'on a aussi l'occasion de réformer, activement et pour de bon, les Nations Unies, pour qu'au niveau du Conseil de Sécurité, il y ait davantage de représentativité, et pour rendre l'ONU plus puissant, avec des moyens concrets, afin de mieux protéger les innocents lors de futurs conflits.
Claire Bargelès Et elle n'était pas seule à porter ce message, puisque le religieux chrétien Frank Chikane, ancien combattant contre l'apartheid, est aussi venu rappeler la solidarité qui unie les deux peuples. « Nous allons accueillir une conférence globale anti-apartheid, du 10 au 12 mai, pour que l'on s'organise et qu'on pousse le monde entier à prendre position. »
Des mots qui résonnent chez Mohammad, de la génération qui a connu l'apartheid : « Je suis très fier d'être Sud-Africain, qu'on soit présents, qu'on souhaite mettre fin à l'apartheid là-bas, et on sait le faire. C'est un jour triste pour eux, et pour nous. »
L'Afrique du Sud espère que de plus en plus de pays rejoindront son camp, pour plaider devant la Cour internationale de justice, à l'image de la Colombie ou du Nicaragua.