C'est une interpellation très sévère que les membres de onze organisations de la société civile ont adressée hier au pouvoir en place et à la HCC après la déchéance des deux leaders du parlement qui sont tous deux élus. Ces derniers sont montés au créneau pour faire remarquer la facilité avec laquelle ces chefs d'institution ont été démis de leur fonction. Ils s'érigent contre la légalité de ces procédés et l'absence de garantie démocratique liée à leur statut et s'inquiètent de la nature des mesures appliquées, qualifiées de véritables représailles politiques.
Les interpellations de la société civile
Le communiqué publié par les membres de la société civile revient sur les circonstances de la destitution de Christine Razanamahasoa et de Herimanana Razafimahefa qui sont des élus et disposent de l'immunité parlementaire. Ils s'étonnent de la célérité avec laquelle la HCC a statué. Ils se réfèrent à l'article 72 de la constitution pour dire que la déchéance est une sanction établie pour éviter le nomadisme politique. Mais cela n'enlève pas l'existence de la dissidence politique, permise cependant par l'article 25 de la loi n°2011-012 du 9 janvier 2012. En cas de propos attentatoire d'un chef d'institution à l'ordre public, il peut faire recours à la HCJ pour engager sa responsabilité pénale.
Dans le cas d'espèce, il s'agit d'une querelle interne à l'Assemblée, c'est le règlement intérieur de l'Assemblée nationale. C'est pourtant la HCC qui a été saisie. Il s'agit, disent les membres de la société civile, de cette institution. Ces derniers dénoncent le secret de la procédure faite en catimini. Les termes pour qualifier cette démarche sont très durs. Ils parlent de « manoeuvres politiques illégales ». Ils concluent en disant : « le péril est imminent. La dictature s'enracine de plus en plus à Madagascar ».