Ile Maurice: Une révision du «National Oil Contingency Plan» à l'agenda

Les récents actes de pollution par déversement de pétrole dans l'estuaire de Terre-Rouge ont mis en lumière plusieurs lacunes dans la surveillance environnementale et la législation en vigueur à Maurice. Ces incidents, survenus respectivement le 18 janvier et le 11 mars, impliquent deux compagnies différentes, mettant en péril un site Ramsar d'une importance écologique majeure.

Après consultations avec l'Attorney General's Office, des amendments à l'Environmental Protection Act sont envisagés pour des sanctions plus sévères. De plus, une révision du National Oil Contingency Plan est à l'agenda pour renforcer la capacité de réponse aux incidents de déversement de pétrole, avec un plan d'action déjà élaboré mais non encore mis en oeuvre.

La première pollution, causée par une fuite de 1 500 litres de fioul lourd provenant du conduit alimentant la chaudière de Marine Biotechnology Products Ltd à Riche-Terre en janvier, a été suivie par un déversement de plus de 1 000 litres de fioul de Washright Services Ltd à Le Hochet le mois dernier. Ces incidents soulignent la nécessité de rendre les pollueurs responsables de leurs actes, en envisageant des amendements à l'Environment Act et à la Forest and Reserves Act de 1983 pour imposer des sanctions plus sévères.

Actuellement, l'Environmental Protection Act ne prévoit qu'une amende de Rs 25 000 pour de tels délits, ce qui pourrait être insuffisant pour dissuader les pollueurs. Le ministère envisage des amendes plus conséquentes et des sanctions plus sévères pour garantir la responsabilité environnementale des entreprises. Le constat du département des Bois et Forêts, selon lequel les deux compagnies ont violé des dispositions de la Forest and Reserves Act de 1983, souligne l'importance de revoir l'application de la Forest and Reserves Act de 1983, une loi qui vise à protéger les forêts et les réserves naturelles ainsi que la conservation de la biodiversité et la préservation des écosystèmes fragiles.

%

De plus, une révision du National Oil Contingency Plan est en cours. Ce plan vise à renforcer la capacité de réponse aux incidents de déversement de pétrole, en mettant en place des protocoles et des stratégies pour gérer efficacement de telles situations. Il définit les responsabilités des différentes parties prenantes, telles que les autorités gouvernementales, les compagnies pétrolières, les organismes environnementaux et les services de secours.

Depuis août 2022, le Japon apporte un soutien à Maurice pour renforcer sa capacité à lutter contre les déversements de carburant des navires. Cinquante experts ont été formés dans le cadre du programme Oil Spill Preparedness and Response Management. Ce projet beneficie du soutien collaboratif du ministère de l'Environnement, ainsi que des forces de police et de la National Coast Guard, en collaboration avec divers acteurs, avec une aide technique fournie par le gouvernement japonais par le biais de l'Agence japonaise de coopération internationale. À ce jour, une quarantaine d'officiers ont bénéficié de ce programme de formation spécialisé, conçu pour les préparer efficacement à gérer les situations d'urgence liées aux déversements de carburant.

Le ministère de l'Environnement mène actuellement une enquête approfondie pour évaluer les mesures de prévention des déversements de pétrole mises en oeuvre par les industries locales. Cette initiative vise à garantir que ces entreprises respectent les normes environnementales et prennent les mesures nécessaires pour éviter tout risque de pollution. Dans le cadre de cette enquête, des lettres ont été envoyées à 112 industries, y compris à celles situées près du ruisseau de Terre-Rouge, afin d'évaluer leurs protocoles de sécurité en matière de stockage et de manipulation de produits pétroliers. Ces protocoles doivent être conformes aux réglementations environnementales en vigueur pour garantir la protection des écosystèmes locaux.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.