Ile Maurice: Véritable casse-tête pour les infirmiers

Le Continuous Professional Development (CPD), introduit en juillet de l'année dernière pour les infirmiers sous la Nursing Council Act, continue de créer des vagues. Entre une bonne partie des employés qui n'ont pas obtenu les cinq points requis pour 2023 et la mise en place d'une base de données défaillante, les principaux concernés demandent au ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, d'intervenir...

La nouvelle équipe qui dirige le Nursing Council depuis le 5 mars - les élections ont eu lieu en septembre de l'année dernière - a fort à faire. Notam- ment avec un dossier épineux, celui du CPD - des infirmiers du public et privé - (NdlR, 4 800 infirmiers au total dans le pays selon les derniers chiffres de 2022) qui est entré en vigueur en juillet de l'année dernière. Il nous revient que presque la moitié des infirmiers n'ont toujours pas eu leurs cinq points requis pour l'année 2023, alors que parmi l'autre moitié, une bonne partie s'est retrouvée sans point car le stockage des données s'est avéré défectueux.

Selon une source bien renseignée, comme le CPD a été brusquement introduit, sans aucun projet pilote préalable pour identifier les failles, il y a plusieurs couacs qui se font actuellement sentir. Parmi eux, ceux qui doivent compiler les informations de chaque infirmier concernant justement leur CPD individuellement. *

«Ces derniers n'ont pas été formés à cet effet et ils font ce qu'ils peuvent avec les moyens du bord. Il n'y a pas un système proprement dit, comme avec le Medical Council. Les informations sont pour la plupart sauvegardées sur des fiches Excel qui ont malheureusement connu des problèmes techniques. Ainsi, depuis peu, pour plusieurs infirmiers qui avaient déjà complété leurs cinq points, leurs données ont tout bonnement disparu et affichent maintenant zéro point. Donc, il y a un gros problème. On ne sait plus exactement qui a fait le CPD ou pas», explique cette source.

Qui plus est, techniquement et légalement, étant donné que les «regulations» concernant le CPD sont déjà en vigueur, les licences de tous les infirmiers devaient être renouvelées depuis le 1er janvier de cette année. *«Or, il s'avère que la plupart d'entre eux travaillent 'illégalement' entretemps étant donné que le Nursing Council ne peut pas procéder à cet exercice de renouvellement correctement.»*Il nous revient que l'exercice a cependant débuté cette semaine avec quelques-uns qui ont leurs cinq points et dont le fichier Excel affiche les cinq points. Pour ceux qui ont zéro point malgré le fait qu'ils aient suivi les cours de CPD, le Nursing Council leur demande actuellement de produire des preuves, du moins pour ceux qui les ont.

L'on explique que pour ces raisons, plusieurs rencontres se sont succédé entre les représentants du Nursing Council et le ministre Kailesh Jagutpal dans l'optique de travailler vers une solution, mais que jusqu'ici, il n'y a eu aucun dénouement à ce sujet. La dernière tentative en ce sens aurait été une lettre écrite, toujours selon nos informations, par le président du Nursing Council, Krist Dhurmah, au ministre de la Santé, mais celle-ci était également sans réponse, à hier.

Selon le secrétaire de la Nurses' Union, Bholanath Jeewooth, l'idéal aurait été de tous les exempter des cinq points de l'année dernière. Car il y a aussi ceux qui n'ont pu suivre aucun des cours de CPD et qui ont zéro point. Quelque 500 d'entre eux, selon lui, sont dans ce cas pour des raisons de santé et autres, dont des femmes enceintes. «On aurait pu rendre le CPD obligatoire à partir de cette année, avec comme exigence, les dix points sur l'année qui ne sont pas difficiles.» D'ailleurs, explique Bholanath Jeewooth, plusieurs sessions sont organisées pendant le mois à l'hôpital Dr A. G. Jeetoo, par exemple, chaque session pouvant accueillir 60 personnes. «Il suffit que chacun fasse désormais l'effort.»

De leurs côtés, des sources du ministère de la Santé indiquent que ce dernier ne reviendra pas sur sa décision et qu'il maintiendra le CPD, suivant ce qui a été demandé pour les infirmiers. Comme c'est le cas pour les médecins par exemple, soutient-on.

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