Les États-Unis devraient payer des « tarifs négatifs » en Afrique pour raviver l'AGOA (African Growth and Opportunity Act). C'est ce que propose le nouveau rapport du Center for Global Development (CGD) basé à Washington.
Selon les explications, ces tarifs négatifs devraient représenter essentiellement des subventions ciblées à la fabrication, pour aider à relancer leur moribonde Loi sur la Croissance et les Opportunités Économiques en Afrique (AGOA). Selon Justin Sandefur et Arvind Subramanian du CGD, l'application de 291 millions de dollars de tarifs négatifs pourrait générer 1,5 milliard de dollars de nouveaux échanges commerciaux et s'inscrirait dans les efforts américains de « friend-shoring » - la fabrication et l'approvisionnement à partir d'alliés géopolitiques. Ils ont constaté que l'AGOA a d'abord très bien fonctionné, mais seulement jusqu'en 2005, lorsque des traités mondiaux sur le textile « arcane » ont expiré et que la concurrence chinoise, en particulier dans le domaine de l'habillement, a inondé le marché.
Incitation
Les auteurs affirment que leur proposition de tarifs négatifs pourrait relancer le système déclinant. « Étant donné que les tarifs de l'AGOA sont déjà à zéro, la seule manière de créer une incitation de prix pour la production en Afrique à ce stade sans totalement déchirer les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) serait de passer à des taux négatifs. Bien qu'ils soient non conventionnels, nous constatons que de tels tarifs - pensez-y comme à des subventions ciblées à la fabrication pour des régions extrêmement en retard - seraient à la fois efficaces et peu coûteux ». C'est une idée inhabituelle qui pourrait ne pas trouver grâce auprès des législateurs américains - et qui nécessiterait également des investissements dans les chaînes d'approvisionnement - mais alors que les États-Unis envisagent le renouvellement de l'AGOA en 2025, il est clair que des idées nouvelles sont nécessaires pour que le commerce entre les États-Unis et l'Afrique atteigne son plein potentiel.