Le virage face à l'Etoile est capital pour remonter en gamme.
Pour l'entraîneur Karim Delhoum, qui a succédé à Nabil Kouki le 19 mars après la défaite contre l'USM, la période de grâce est terminée. Et l'heure de montrer que son choix comme chef de staff des «Noir et Blanc» présenté comme justifié a donc bien sonné. Même s'il n'a eu pour le moment à coacher depuis sa nomination aucun match officiel pour évaluer le groupe. Les deux victoires, lors des deux dernières parties de préparation sur EGSG (2-0) et sur l'OCK (4-0), ne peuvent être prises comme référence.
Certes, avec zéro but marqué lors des 3 premières journées du play-off, ce réveil en amical (6 ballons expédiés au fond des filets des Gafsiens et de l'équipe voisine de Kerkennah) de l'attaque sfaxienne, restée muette pendant longtemps, est un indice à prendre en considération, mais dire qu'il est un signe déjà rassurant, c'est tirer des conclusions un peu hâtives.
L'adversaire du jour est l'Étoile qui, malgré toutes ses difficultés actuelles, demeure toujours une équipe redoutable. Elle est venue à Sfax pour chercher un résultat positif et le déclic psychologique pour se remettre en selle. Ce classico sera pour Karim Delhoum un premier examen sous haute pression, une véritable épreuve de vérité. En cas de succès, ce sera le début prometteur que tout Sfax attend sur des charbons ardents.
En cas de faux pas, ce ne sera pas la porte de sortie rapide pour lui, certes, mais une nouvelle et forte déception qui ne ferait qu'accentuer le sentiment que le sursaut des Sfaxiens n'est pas à attendre lors de cette saison avec le staff et l'effectif actuels.
Ghram et Nasraoui absents
Avant ce match contre les Etoilés, la seule zone lumière dans l'équipe était le compartiment défensif avec un seul but encaissé contre l'USM après deux nuls blancs face au CA et au ST. Cet indice de satisfaction peut, toutefois, être remis en question face à une attaque adverse aguerrie et percutante avec la nouvelle formule défensive imposée par l'absence de Alâa Ghram (dernier match de suspension à purger) et de Mohamed Nasraoui (pas encore rétabli de blessure). Le nouvel axe à trois ( Bellamine, Kouamé, Ben Khedher) sera en principe maintenu pour mieux verrouiller devant le gardien Sabri Ben Hassen.
Mais il va falloir, avec ce choix, aligner des latéraux offensifs sur les couloirs pour maintenir le pressing dans la moitié de terrain sahélienne et donner des ailes au jeu offensif. Aziz Saihi, malgré tous les griefs qu'on lui fait, est très utile côté gauche. Reste le côté droit où Mahmoud Ghorbel pourrait être la solution malgré le retour de Mohamed Salah Mhadhebi qui figurera sur la feuille de match comme suppléant.
Dans les deux matches tests qui ont proposé une belle moisson de buts, c'est le quatuor Stéphane Gnaly (milieu offensif), Youssef Becha, Diby Berenger et Amor Ben Ali qui s'est distingué et qui apparaît logiquement comme solution de rechange pour remplacer les Chadi Hammami, Achraf Habbassi, Abdallah Amri et Hazem Haj Hassen qui ont paru émoussés, à court de fraîcheur physique et sans mental fort pour durer comme maîtres pions du onze de départ. Qu'il soit à fortes doses ou à doses progressives, ce sang neuf dans l'équipe devait être injecté.
Les Waddhah Zaidi, Baraket Lahmidi ne sont plus à l'abri d'une réelle concurrence et doivent cravacher dur, ne se contenter plus de ce jeu à l'économie et de ces actions éclairs pour garder leur statut de titulaires. Karim Delhoum n'a plus le droit d'hésiter sur ces changements pour prouver qu'il est capable d'innover, de proposer autre chose et de faire mieux avec ce même potentiel offensif sans grande richesse et variété au niveau de la qualité. L'ESS aujourd'hui, l'ASM le 20 avril en Coupe de Tunisie et l'EST, le 27, pour le compte de la 5e journée sont pour lui des rendez-vous importants à ne pas manquer, pour rester en poste et barrer la route à la venue d'un autre entraîneur dont le nom est pour le moment gardé secret par le président du club Abdelaziz Makhloufi.