Congo-Brazzaville: Transport - Les conducteurs de motos-taxis expriment leur mécontentement

A la suite de la vulgarisation de la note du maire de la ville de Brazzaville, Dieudonné Bantsimba, interdisant la circulation des motos-taxis au centre-ville, le collectif des conducteurs dudit moyen de transport a fait une communication le 13 avril, afin de manifester son indignation.

« Le 6 octobre 2023, en Conseil de ministres, le président de la République, son excellence M. Denis Sassou N'Guesso, avait instruit le gouvernement afin de régulariser l'activité. Suite à cette décision majeure du président, le Fonds national d'appui à l'employabilité et à l'apprentissage (Fonea) avait entrepris une campagne de formation portant sur les bonnes pratiques de conduite et la maîtrise du code de la route ; et près de 4000 personnes ont reçu les premiers modules de formation en renforcement des capacités. En attendant la suite, nous sommes désagréablement surpris de voir un courrier du maire central donnant ordre aux forces de police de nous interdire toute activité au centre-ville. Nous dénonçons et condamnons ce courrier du maire central qui nous jette en pâture », a déclaré Ouchar Sadath, vice-président du collectif des conducteurs de taxis motos.

À en croire ses propos, une décision d'accélérer le processus de régularisation et structuration de cette activité comme instruit par le président aurait été mieux que cette censure qui met en péril ceux qui exercent ce métier. « Selon des études menées par le Fonea, l'activité de moto-taxi emploie 4 065 personnes dans la commune de Brazzaville et celle de Kintélé et PK 45 dont 80% ont moins de 35 ans, c'est-à-dire sont des jeunes. Et 90% des conducteurs de moto-taxi sont de nationalité congolaise. Près de 20 300 Congolais vivent des revenus issus de l'activité moto-taxi et 40 000 Congolais utilisent chaque jour les motos-taxis. C'est pour dire que l'activité de moto- taxi crée non seulement des emplois mais aussi elle répond au besoin de déplacement d'une couche non négligeable de la population congolaise », a t-il fait état dans sa déclaration.

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Pour Jules Ondele, président du collectif des conducteurs de motos-taxis, « quelle est la superficie que le maire de la ville a pu mettre à la disposition de la police ? Le centre-ville commence où et s'arrête où ? Nous avons des motos qui sont arrêtées à Mikalou, à Nkombo, à PK. Est-ce que ces zones font partie du centre-ville ? Ce que le collectif des conducteurs de motos-taxis attend du maire, c'est de parvenir à l'identification des conducteurs de motos-taxis et d'apporter les solutions à la réglementation du secteur informel des motocycles ». Selon lui, cette décision est déjà mal exécutée sur le terrain. « La force publique dépasse les limites du centre-ville pour arrêter et étouffer les jeunes qui exercent ce métier. Nous demandons au maire de la ville de Brazzaville de revoir cette note qu'il a mise à la disposition de la force publique », a fait savoir Jules Ondele.

« Nos motos sont ravies injustement alors que c'est parfois le fruit de nombreux sacrifices et des mois d'épargne pour sortir du chômage. C'est frustrant ! Tous ceux qui exercent le métier de moto-taxi sont des jeunes quelquefois diplômés sans emplois, des délinquants à qui on a demandé de cesser le banditisme pour être des citoyens exemplaires. Maintenant que vous venez mettre à mal notre métier, que voulez-vous que nous devenions ou que nous fassions ? On a qu'à être clair dans ce pays, où vous voulez que les jeunes se débrouillent ou vous ne le voulez pas », a fustigé un conducteur ayant requis l'anonymat.

Pour rappel, c'est dans une note du 21 mars dernier que le maire de la ville de Brazzaville, Dieudonné Bantsimba, faisait état au commandant territorial des Forces de police de la présence constatée des personnes conduisant les moyens roulants dits « taxis-motos » qui s'accentuent davantage au centre-ville. Aussi, en raison des actes de vandalisme, vols et mauvaise conduite, que les personnes les conduisant perpétuent dans la ville en général et au centre ville en particulier, le maire demandait de bloquer et d'interdire la circulation au centre-ville des moyens roulants dits « taxis-motos ».

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