Congo-Kinshasa: Demandez le casque

Vous ne le trouverez pas. Sur la tête du millier de motocyclistes arpentant les rues et avenues de la capitale congolaise, la moyenne d'entre eux qui prennent la précaution de se coiffer d'un casque de protection est quasi nulle. Il suffit de les voir à l'oeuvre pour s'apercevoir que cette question ne les préoccupe guère. En revanche, leur nombre est en constante augmentation, le périmètre qu'ils couvrent se densifie, Brazzaville est au bord de l'asphyxie.

Il y a quelques mois, dans le sillage de la campagne de sensibilisation lancée par le ministère des Transports, la plupart des conducteurs des deux roues (on les appelle aussi taxis- motos) avaient semblé respecter la consigne du port obligatoire du casque en y impliquant leurs clients. Passé ce moment d'enthousiasme, les vieilles habitudes ont repris leurs droits, personne ne s'occupant plus de personne, la vie continue son cours comme dans le meilleur des mondes.

Soyons conséquents : l'absence d'un opérateur public digne de ce nom est l'une des causes de l'apparition et de la floraison des motos-taxis. La nature ayant horreur du vide, du fait de la demande croissante en matière de transport, et du caractère utilitaire de ce moyen de locomotion pour la population habitant les zones difficiles d'accès, le secteur a développé ses propres réflexes. Dorénavant, les quartiers isolés ne sont plus les seuls concernés, le vélomoteur conquiert le centre-ville à toute vitesse.

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Par le passé, les mesures portant interdiction pure et simple du vélo Djakarta à usage commercial dans Brazzaville se sont heurtées à la pression du besoin exprimé à deux niveaux : les conducteurs rappelaient la quête de l'emploi chez les jeunes ; les usagers opposaient quant à eux la difficulté pour beaucoup d'aller et venir dans la capitale sans emprunter un deux-roues motorisé. Les pouvoirs publics ont alors tenté de réguler le secteur mais les consignes n'ont pas réellement pris.

Que faire pour venir à bout de cette situation ? L'une des pistes de solution, explorée de longue date par les autorités municipales et gouvernementales, est la relance effective de la Société de transport public urbain. Malheureusement, le parc de la vieille dame est devenu l'ombre de lui-même après quelques années d'exploitation, la dotation annoncée de nouveaux autocars pour le renflouer se fait attendre, prolongeant l'angoisse des Brazzavillois et des Pontenégrins.

Si l'on ajoute à cette absence de perspective immédiate le désordre que vit la rue à cause du nombre toujours croissant de motos-taxis et de l'insouciance de leurs conducteurs, il devient impérieux de reprendre l'initiative. Est-ce peut-être l'esprit de la lettre que le maire de Brazzaville a adressée au commandant territorial des Forces de police, le 21 mars, sur l'urgence de réguler la présence des taxis-motos en centre-ville ? En résumé, leur demander de se tenir à distance de ce périmètre de la capitale? Pour tout dire, le problème du transport en commun dans la première ville du Congo reste entier.

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