Guinée: La Plateforme DPEG innove avec un cadre d'échanges et de proposition de solutions pour une transition réussie

La plateforme Démocratie, Paix, Élections et Développement Durable en Guinée (DPEG) a entamé ce samedi 13 avril 2024 à son siège sis à Yattaya-SOS dans la commune de Ratoma en banlieue de Conakry, une série de rencontres d'échanges sous le thème "Analyse de la situation socio-économique et politique durant la transition du CNRD en République de Guinée". Ces rencontres avec des acteurs politiques et autres personnalités intègres du pays ont débuté avec Fodé Baldé, directeur de la cellule de communication de l'union des forces républicaines (UFR), a constaté Aminata.com à travers un de ses journalistes.

Prenant la parole, Mamadou Ciré Dioum, président du conseil d'administration de la DPEG est revenu sur ce qui a motivé cette initiative de cette plateforme qu'il dirige.

"Je tiens à rappeler d'abord que la Plateforme Démocratie, Paix, Élections et Développement durable en Guinée est une organisation de la société civile soucieuse du respect des principes démocratiques et de la valeur de la vie humaine. Nous ouvrons beaucoup pour l'émancipation et le respect des droits humains. C'est pourquoi, au cours de ces deux dernières années, nous avons travaillé sur beaucoup de thématiques notamment le rapprochement entre les acteurs, les sensibilisations pour la non violence. Notre toute dernière activité est notre participation à l'élection présidentielle sénégalaise le 24 mars dernier pour l'observation électorale. Aujourd'hui, on s'est dit qu'on ne peut pas rester sans agir de façon concrète. Raison pour laquelle nous avons initié des rencontres d'échanges avec des acteurs politiques, de personnalités intègres et qui sont capables d'apporter un plus pour le peuple de Guinée. Nous avons commencé cette série de rencontres avec Mr Fodé Baldé", a-t-il entamé.

Un invité à la hauteur des attentes

"Les échanges ont été dans le sens du respect des principes démocratiques en Guinée. L'invité a formulé de très bonnes recommandations notamment la mise en place d'un projet commun pour une sortie de crise en Guinée. Je vous avoue que Mr Fodé Baldé a été à la hauteur de nos attentes. Il a répondu à toutes nos questions de façon détaillée. Avec des cadres comme lui, on pourra faire beaucoup de choses positives".

Avant de terminer, il fait une invite aux acteurs sociopolitiques du pays.

"Aux acteurs de la société civile, je leur demande de mettre la Guinée au-dessus de tout. Nous devons nous mettre ensemble et travailler pour le peuple puisque tout le monde agit au nom du peuple mais beaucoup ne travaillent pas pour le peuple. Au-delà de ça, j'invite tous les acteurs sociaux et politiques à l'union et d'accepter de mettre ensemble un projet commun pour nous permettre d'aller de l'avant", a-t-il lancé.

Au micro de notre reporter, Fodé Baldé, directeur de la cellule de communication de l'union des forces républicaines (UFR), s'est réjoui de cette initiative qui est une première en Guinée.

"C'est une toute nouvelle initiative en Guinée. Je note que cette plateforme de la société civile guinéenne est en train d'innover: inviter des individus pour échanger avec eux sur la conduite de la transition est une chose nouvelle puisqu'aujourd'hui, les médias sont presque brouillés. Je pense qu'ils font bien de nous donner la possibilité d'échanger avec eux nos compréhensions, nos inquiétudes, nos propositions sur la façon dont cette transition est conduite. Je sors d'ici réconforté parce que j'ai été aussi impressionné par la qualité de l'accueil mais surtout par la qualité des débats. Ce n'est pas des personnes à qui on vient apprendre ce qu'on connaît mais des personnes avec qui vous partagez ce que vous savez et elles partagent avec vous ce qu'elles savent. J'ai beaucoup apprécié ces échanges qui m'ont permis d'avoir une bonne compréhension davantage des démarches déjà entreprises par la société civile guinéenne", a-t-il indiqué.

Pour une transition réussie en République de Guinée, ce bras droit de Sidya Touré formule des recommandations.

"L'inquiétude de la DPEG de trouver des solutions pour une transition réussie est une vocation partagée par nous, acteurs politiques. Il faut que le CNRD organise un cadre de dialogue avec les acteurs les plus importants pour revenir à la vocation originelle ; Les acteurs de la société civile doivent impérativement ester en justice le CNRD devant la Cour Suprême et la CEDEAO devant la Cour de justice de la CEDEAO pour tentative de violation de la charte de la transition;

Les acteurs politiques doivent travailler avec les acteurs sociaux afin de faire sortir un projet commun pour une Guinée épanouie; Il faut construire une autorité morale chargée de cadrer la société à l'image des pays comme le Sénégal; Enfin, il revient au peuple de Guinée de s'assumer et de prendre son destin en main ( s'il décide que le CNRD continue, il va continuer et s'il décide que le CNRD respectera ses engagements, il va les respecter). Pour cela, il y a un travail à faire que demande de l'organisation, de la tactique, de la stratégie, de la disponibilité, de l'engagement et être prêt à aller en prison parce qu'en Guinée, c'est cela malheureusement", a-t-il fait savoir.

Les participants ont été séduits par le niveau de l'invité qui a abordé tous les sujets avec aisance. C'est le cas notamment de Banhoura M'mah, point focal de la Plateforme DPEG dans la commune de Kaloum. "Ce fut des échanges fructueux. Notre invité a été vraiment à la hauteur", se réjouit-elle.

Pour le consultant Diallo Abdourahmane, membre du centre politique international et d'analyse des conflits de l'université de Toulouse analyse la rencontre à deux dimensions.

"La première est celle de prise de conscience, la deuxième dimension, c'est celle qui appelle à interagir et qui dépasse le cercle géographique des partis qui ont toujours existé et qui prend l'esprit républicain. En ce qui concerne cette initiative de la DPEG, je pense que c'est la meilleure ligne droite à suivre pour amener les acteurs sociopolitiques autour d'un idéal commun en vue de proposer quelque chose de claire. C'est-à -dire un projet commun pour la République", nous confie-t-il.

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