Au Congo, dans un arrêté publié en milieu de semaine, la municipalité de Brazzaville a instruit la police d'arrêter tous les taxis-motos de circuler au centre-ville de la capitale congolaise. Raison évoquée : ils sont impliqués dans plusieurs cas d'accidents. La décision est diversement interprétée par les usagers de la route.
Nous sommes à un jet de pierre du célèbre rond-point Poto-Poto. À l'ombre des arbres qui jalonnent l'avenue de France, à quelques encablures du centre-ville, les policiers ont mis la main sur plusieurs dizaines de motos-taxis, leur interdisant d'y accéder à la grande satisfaction de Brazzavillois rencontrés dans la rue. « Nous sommes en plein centre-ville on ne veut pas voir des motos bizarres, lance l'une d'entre eux. La ville représente le miroir du pays. Les motos, je n'aime pas trop, parce que je trouve qu'elles ne sont pas sécurisantes. Les conducteurs n'ont pas de casques. J'ignore s'ils paient l'assurance. Ça m'a toujours fait peur ».
Un autre abonde : « En ce qui me concerne, je pense que c'est une bonne mesure, dans la mesure où la circulation des taxis-motos en ville crée beaucoup d'accidents. »
Pour certains usagers, les taxis-motos sont un mal nécessaire
Représentant syndical des taxis-motos, un homme qui préfère garder l'anonymat ne partage pas cet avis. Pour lui les autorités municipales se sont trompées de cible : « Aujourd'hui, il y a beaucoup de chômage. Le taux de chômage est très élevé au Congo. Si on ne fait pas ça (le taxi-moto) on va engendrer beaucoup de cas de délinquance parce que la jeunesse est oisive. »
Pour ce chauffeur-taxi, les policiers n'appliqueront pas cette décision pendant longtemps. « Il y a des lois qu'on dicte ici. On peut faire une semaine sans taxis-motos. Mais, la semaine d'après, tu les verras là », assure-t-il.
Pour certains usagers, les taxis-motos sont un mal nécessaire face à une circulation dense mais aussi à cause des quartiers impraticables en voiture.