Congo-Kinshasa: Un militaire condamné à mort à Goma

Un militaire des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).

Le soldat a été jugé et déclaré coupable du meurtre de trois civils. Une sentence, la première, prononcée après la levée du moratoire sur la peine de mort.

Depuis la levée du moratoire sur la peine de mort en République démocratique du Congo, le soldat de 2ème classe de la garde républicaine Djodjo Endondo, devrait être la première victime d'exécution après sa condamnation à la peine de mort, estime Christian Kalamo acteur de la société civile de la ville de Goma.

"Je pense que pour ne pas flatter le peuple Congolais et particulièrement les fils de la ville de Goma dans l'Est du pays, nous voulons voir l'exécution de ce militaire qui a mis fin à la vie de nos trois compatriotes. Que son exécution serve de leçon aux autres malfrats qui cherchent à mettre la population mal à l'aise", estime Christian Kalamo.

Ce soldat a été jugé coupable du meurtre de trois civils dans un restaurant au quartier Majengo le mardi (09.04.2024), une semaine au cour de laquelle plus de dix civils ont été tués dans cette ville où les militaires et les civils appelés "Wazalendo" circulent librement avec des armes.

"La peine de mort est très importante"

La décision du tribunal militaire de Goma est saluée par le pasteur David Bahonga de l'église protestante Béthel qui lui, trouve un fondement biblique.

"Ici à Goma où on est entrain de tuer les gens comme des animaux, la vie humaine a perdu sa valeur. J'encourage le gouvernement à continuer sur cette lancée, et à condamner à mort tous les bandits qui seront attrapés en train de tuer les gens. La peine de mort est très importante", dit le pasteur.

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De l'espoir pour le condamné

Mais, l'exécution de la sentence du tribunal militaire pourrait prendre du temps et même ne pas être effective rappelle Patrice Sheria, juriste congolais qui soutient que le coupable peut encore s'en sortir.

"Il y a une procédure bien établie par la loi qui doit être observée en la matière d'exécution des peines, notamment l'appel. Cet appel fait partie du principe des droits qu'on appelle le double degré de juridiction. Au delà, le condamné peut saisir la haute cour militaire pour casser la décision si au niveau de la cour militaire il n'est toujours pas satisfait. Et en troisième lieu, il peut essayer de décrocher une grâce présidentielle."

De nombreux défenseurs des droits humains congolais continuent à s'opposer à la levée du moratoire sur la peine de mort, mettant en cause l'indépendance de la justice congolaise qui peut arriver à l'exécution des personnes innocentes, notamment pour règlement des comptes.

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