Congo-Brazzaville: Vie des partis - L'UDH-Yuki dénonce l'ingérence du gouvernement dans son fonctionnement

Le bureau politique, des élus et les coordinations départementales de l'Union des démocrates humanistes Yuki (UDH-Yuki) ont, au cours d'une conférence de presse animée le 13 avril à Brazzaville, dénoncé la décision du gouvernement interdisant la poursuite des travaux du congrès extraordinaire de leur parti, le 7 avril dernier.

Principal orateur, le vice-président de l'UDH-Yuki, Fernand-Gilles Bassindikila, a indiqué que l'attitude du gouvernement de s'immiscer dans le fonctionnement de leur parti est contraire à la loi n°20-2017 du 12 mai 2017. Il a notamment cité l'article 25 alinéa 1 stipulant que « Les partis politiques s'administrent librement suivant leurs statuts et conformément à la Constitution, aux lois et règlements en vigueur ».

Cette formation politique de l'opposition s'indigne également contre l'exigence des autorités qui assujettissent la tenue de leur congrès à une autorisation du ministère de l'Intérieur, de la Décentralisation et du Développement local. Selon Fernand-Gilles Bassindikila, le congrès en tant que réunion publique requiert simplement une information aux autorités administratives, en vue des dispositions sécuritaires qui s'imposent. « Soucieux de la préservation de la paix et de la bonne marche de la démocratie dans notre pays, l'UDH-Yuki demande au gouvernement de ne pas s'ingérer dans les affaires des partis politiques, afin que ce parti puisse se doter d'un président légal et légitime, librement élu par les militants, conformément aux dispositions des textes fondamentaux qui le régissent », a invité le vice-président de l'UDH-Yuki.

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En effet, l'UDH-Yuki traverse depuis le décès de son président fondateur, Guy Brice Parfait Kolelas, en 2021, une crise de leadership. Ce qui s'était manifesté publiquement le 11 juillet 2023 au Palais des congrès de Brazzaville lors du congrès extraordinaire devant permettre au parti de se doter de nouvelles instances dirigeantes. Hélas, le comportement affiché par les différents acteurs avait conduit à la suspension des travaux. « Pourtant, le 20 décembre 2023, dans la matinée, dans son cabinet, le ministre de l'Intérieur, de la Décentralisation et du Développement local exhortait les membres du bureau politique de l'UDH-Yuki à régler ce problème autour de la facilitation. En dépit des sages conseils du ministre ce même jour, M. Joseph Badiabio, sans le quitus de la commission électorale du congrès, s'est autoproclamé unique candidat lors d'une mascarade de congrès, tenu à la sauvette, nuitamment au Palais des congrès », a-t-il rappelé.

Ne reconnaissant pas le congrès du 20 décembre 2023, Fernand-Gilles Bassindikila a soutenu que l'UDH-Yuki est resté jusqu'aujourd'hui sans président en attendant la reprise des travaux du congrès suspendu en juillet 2023. « Pour nous, il n'y a pas deux Yuki, le congrès n'a pas encore repris, Joseph Badiabio ne peut pas avoir une légitimité. Si sa tête plait à certaines personnes, mais nous n'accepterons jamais un président qui soit imposé », a-t-il rappelé, écartant un probable rapprochement avec l'autre frange du parti.

S'agissant de la décision rendue par le tribunal de grande instance de Brazzaville, le vice-président de l'UDH-Yuki a indiqué que le jugement n'a condamné personne, renvoyant les deux parties dos-à-dos.

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