Sénégal: Saint-Louis / Lamine Diack Diouf, président du mouvement citoyen universel (MCU) - «Le pays doit assumer et consolider son statut de pays minier avant d'aspirer à être un pays pétrolier»

Le président du Mouvement Citoyen Universel (MCU) a partagé, le week-end, sa perception des questions relatives aux ressources naturelles et extractives du Sénégal. A en croire Lamine Diack Diouf, le pétrole est une ressource phare mais qui se trouve être instable. En revanche, a-t-il ajouté, l'or a toujours été, depuis la nuit des temps, une valeur refuge stable.

«Le Sénégal est d'abord un pays minier avant d'être un pays pétrolier. C'est en valorisant les ressources minières qu'on pourra développer l'industrie pétrolière», a fait savoir l'expert Lamine Diack Diouf, président du Mouvement Citoyen Universel (MCU). Avant de rappeler que toutes les économies du monde consolident leurs réserves en or pour s'affranchir du diktat du billet vert et se protéger contre la volatilité des monnaies. D'où la nécessité pour l'Afrique, d'après lui, de mettre en place des politiques intelligentes en vue de la conservation des ressources minières sur le continent.

Le leader du MCU est allé même plus loin en expliquant le fait que tout développement a besoin de cerveaux pour penser, peaufiner et théoriser les meilleures stratégies. Car, a-t-il dit, le financement du développement de l'Afrique se fera par le stockage de ses réserves en or qui permettrait de mobiliser massivement des capitaux. «Si l'or était gardé sur le continent africain, sa capitalisation aurait été multipliée par 10», a-t-il précisé, avant de poursuivre : «ces réserves permettront de mettre en place une monnaie forte et stable soutenue par une économie solide et bien structurée».

C'est ainsi qu'il a préconisé que la parole soit donnée aux spécialistes plutôt qu'aux politiques, vu que le temps de ces derniers est révolu. «Il sera plus à notre portée de développer une économie de l'or, qu'une économie du pétrole et du gaz. Ainsi, avec les réserves en or dont disposent certains nationaux, le Sénégal deviendra une économie forte et crédible». Ce qui permettrait au Sénégal de lever des fonds importants avec des garanties solides. «Les ressources doivent rester sur le continent africain. Ce n'est que de cette façon que l'Afrique pourra construire rapidement un leadership économique qui doit être le sien, compte tenu des immenses ressources dont elle dispose», a analysé Lamine Diack Diouf.

Selon toujours le leader du MCU, c'est le Pouvoir économique constitué par les citoyens qui doit dicter les orientations au Pouvoir politique. Le premier acte de souveraineté est l'appropriation de nos ressources naturelles et leur conservation dans nos pays et sur le continent, en vue de leur transformation sur place. Ainsi l'Afrique pourra s'industrialiser et se développer à une vitesse fulgurante. En effet, a-t-il expliqué, les pays du Golfe et (Arabie Saoudite, Katar, Dubaï), ainis que du Maghreb (Algérie, Lybie, etc.) maîtrisent leurs ressources pétrolières car ils avaient fait des nationalisations. Ce qui n'est pas le cas du Sénégal. Et il faudra du temps pour maîtriser la filière du pétrole et du gaz.

Or, l'or est déjà maîtrisé, car le secteur privé national va bénéficier de réserves en or. Cependant, il a estimé que cet or ne devra pas être vendu, mais plutôt être thésaurisé sous forme de réserves en or. Ce qui permettra de construire une économie forte et une monnaie (Eco) solide, à la place du FCFA. «Le pétrole n'est plus un enjeu énergétique stratégique pour l'Occident car leurs opinions publiques sont contre les énergies fossiles à cause du réchauffement climatique. Par conséquent, il n'existe plus de malédiction du pétrole. En revanche, ce qu'il faut éviter, c'est le syndrome hollandais», a-t-il conclu.

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