Plus de 15 ans après la mise en oeuvre de la décentralisation en République démocratique du Congo, le développement des provinces tarde toujours à venir. La crise institutionnelle au niveau des provinces est devenue très récurrente alors que les institutions provinciales sont même privées des moyens de leur politique. Certaines opinions qualifient d'échec la décentralisation en RDC pendant que sous d'autres cieux la décentralisation est la clef du développement à la base.
A en croire le président de l'assemblée provinciale de Tanganyika, Cyril Kumpu Awel, est due notamment à la mauvaise gestion et au non respect des principes constitutionnels :
« La première raison c'est le manque d'hommes et de femmes intègres à la tête des institutions, la deuxième raison c'est l'impunité qui continue a régner dans nos provinces, des responsables qui dilapident les ressources mises à leur disposition, le manque de contrôle sérieux sur toutes les ressources ».
Que faire donc pour améliorer la gouvernance à multi-niveaux en RDC ? Le professeur Ngoma Binda répond :
« La décentralisation devrait être une étape vers le fédéralisme de notre pays. Des millions de mètres carrés devraient être gérés a la base mais tel qu'elle fonctionne, la décentralisation n'est pas efficace. Rien que pour avoir la rétrocession des 40% fixées par la constitution, c'est tout un problème ».
Pour le professeur Ngoma Binda, la décentralisation, mieux le fédéralisme, reste la meilleure forme de l'Etat adaptée pour le développement d'un vaste pays comme la RDC.
Instaurée en 2007, la décentralisation, si l'on s'en tient à la loi organique du 7 octobre 2008 portant composition, organisation et fonctionnement des entités territoriales décentralisées et leurs rapports avec l'État et les provinces, se fonde dans la mise en place de trois niveaux de gouvernance : le gouvernement central, les provinces et les entités territoriales décentralisées que sont les villes, les communes, les secteurs et les chefferies.
Mais selon les spécialistes, «il est curieux de constater que 15 ans après sa mise en oeuvre, la gouvernance de proximité souhaitée et prônée dans les textes législatifs savamment élaborés tarde toujours à se réaliser ».