Soudan: Crise militaro- politique - Les acteurs étrangers invités à cesser leur soutien armé aux belligérants

"Je m'inquiète pour l'avenir de mes enfants." Je pense retourner à Abyei pour pouvoir assurer l'éducation de mes enfants. Mais si la guerre prend fin, je retournerai à Khartoum et chez moi dès que possible, et mon mari pourra travailler." (archives)
16 Avril 2024

Une conférence humanitaire sur le Soudan s'est ouverte au ministère des Affaires étrangères, à Paris, le 15 avril 2024. Rapporte Tv5. La communauté internationale, réunie lundi à Paris, s'est engagée à apporter plus de deux milliards d'euros de financements pour le Soudan, appelant « tous les acteurs étrangers » à cesser leur soutien armé aux belligérants d'un conflit qui sévit depuis un an dans ce pays.« Au total, nous pouvons annoncer que plus de deux milliards d'euros seront mobilisés » pour les Soudanais victimes d'une guerre qui « ne produit que chagrin et souffrance », a déclaré le président français Emmanuel Macron.

A peine 190 millions d'engagements avaient été enregistrés avant la conférence, a-t-il dit.  Selon le confrère, sur les deux milliards, les pays membres de l'Union européenne participeront à hauteur de 900 millions d'euros dont 110 millions pour Paris, 244 par Berlin, ou 350 par Bruxelles. Washington s'engage de son côté à donner 138 millions d'euros. Les Nations unies avaient toutefois estimé le montant nécessaire de l'aide au Soudan à 3,8 milliards de dollars pour 2024.

« On se félicite que les engagements pris par toute une série d'Etats aujourd'hui soient significatifs », mais cela « reste bien en deçà des besoins », a réagi le directeur général de l'Ong Solidarités internationales Kevin Goldberg.

Quatorze pays, dont l'Allemagne, la France, les Etats-Unis, l'Arabie Saoudite, Djibouti, le Tchad, ainsi que l'Onu ont également adopté une déclaration commune dans laquelle ils appellent « tous les acteurs étrangers » à « cesser d'apporter un soutien armé ou du matériel aux parties au conflit ».

« Depuis un an, les Soudanais sont victimes d'une guerre terrible », avait déploré plus tôt le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné. La communauté internationale se doit de réagir pour apaiser la « souffrance indicible » et le sentiment d'abandon des Soudanais, victimes de la guerre que se mènent « deux généraux impitoyables », a estimé son homologue allemande Annalena Baerbock.

Les multiples initiatives de médiation sont restées sans effet, a-t-elle poursuivi, appelant "à œuvrer à une meilleure coordination" et à "agir de concert pour amener les belligérants à la table de négociation et parvenir à un cessez-le-feu".

Crimes contre l'humanité

Depuis les Nations unies, le secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres a évoqué de probables « crimes de guerre » et « crimes contre l'humanité » commis par les deux parties.

« Au-delà du financement, il faut mettre de la pression pour qu'il y ait un cessez-le-feu immédiat parce que si l'on continue comme ça, dans un an, le Soudan risque de se désintégrer », a alerté le chef de la diplomatie tchadienne Mahamat Saleh Annadif.

Rappelons que la guerre a éclaté le 15 avril 2023 entre les forces loyales au chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhane et celles de Mohamed Hamdane Daglo, son ancien adjoint et commandant des forces paramilitaires de soutien rapide.

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