Tunis — Le président de la République, Kaïs Saïed, a présidé, lundi, une réunion du conseil de la sécurité nationale lors de laquelle il a évoqué bon nombre de questions liées à la sécurité intérieure du pays et aux derniers développements survenus sur la scène palestinienne.
Cité dans une vidéo publiée sur la page Facebook de la présidence de la République, le chef de l'Etat a pointé la montée en puissance de plusieurs fléaux et incivilités, dont notamment, la récurrence des violences au moyen d'armes blanches.
Le président Saïed a, par ailleurs, souligné que la récurrence de ces pratiques n'est pas un pur produit du hasard et qu'il s'agit plutôt d'actes délibérés visant à exacerber les tensions et envenimer le climat général dans le pays.
Face à la montée en puissance de ces fléaux, le président Saïed a appelé les organes de l'Etat à agir en urgence en vue de remédier à la situation, d'imposer le respect de la loi, et partant, de raffermir leur contrôle.
Par ailleurs, le chef de l'Etat a saisi l'occasion pour dénoncer l'ampleur du phénomène de consommation des stupéfiants dans le milieu scolaire.
Dans ce contexte, il a appelé à conjurer ce phénomène en s'attaquant à ses origines et conséquences, tout en veillant à tenir pour responsable à chaque partie concernée par ce dossier.
Pour le président Saïed, la montée en puissance de ces phénomènes n'est pas hasardeuse. Bien au contraire, ils s'inscrivent dans la perspective de saborder les institutions de l'Etat, de faire éclater le tissu social et amorcer un processus de désagrégation du pays.
Evoquant le dossier du complot contre la sûreté de l'État, le Président Saïed a tenu à souligner qu'il est grand temps que la justice s'exprime sur le sort des personnes impliquées dans cette affaire dans le cadre d'un procès équitable, ajoutant que les procédures enclenchées à cet effet ont été bel et bien respectées et même elles ont parfois profité aux fauteurs pour comploter encore contre l'Etat derrière les barreaux.
Toujours dans le cadre de cette même affaire, le chef de l'Etat a tenu à dénoncer le flux illicite de fonds provenant de l'étranger vers les "conspirateurs" par l'entremise des associations, citant en exemple une association détenant 3 comptes courants et ayant reçu de l'étranger un montant de 780 mille dinars en plus d'un dépôt d'une valeur d'un million de dinars.
Par ailleurs, le chef de l'Etat a évoqué l'aggravation du phénomène de la migration irrégulière, soulignant que la Tunisie a déployé des efforts généreux en vue de traiter ces migrants conformément aux valeurs humaines partant du fait qu'ils sont les "victimes" d'un ordre mondial inéquitable.
Autant la Tunisie est clémente et tolérante envers les migrants irréguliers, autant elle s'oppose frontalement aux projets et aux plans de ceux qui s'évertuent à faire d'elle un lieu d'installation ou un point de transit des migrants subsahariens, a-t-il fait savoir.
Et le chef de l'Etat de poursuivre que ceux qui depuis 2017 tentent de faire de la Tunisie un lieu d'installation des migrants en contrepartie duquel ils ont empoché des millions de devises n'ont de cesse de comploter depuis l'étranger contre la sécurité du pays, pressant les organisations concernées par la question migratoire à ne plus se contenter d'émettre des déclarations "suspectes" et s'impliquer davantage afin de trouver une solution à ce problème.
En outre, la marche régulière des services publics a été au rang des questions débattues lors de la réunion du conseil de la sécurité nationale.
Dans ce contexte, le chef de l'Etat a vivement déploré les coupures fréquentes d'eau et d'électricité dans plusieurs régions du pays, pressant les services concernés à agir en urgence en vue de mette fin à ces perturbations et à demander des comptes aux responsables.
Par ailleurs, le dossier de la réconciliation pénale a été également évoqué lors de la réunion. A ce titre, le président Saïed a rappelé qu'en vertu du décret-loi modifié régissant cette question, le conseil de la sécurité nationale sera compétent à statuer sur les dossiers de la réconciliation pénale avant de les soumettre au chef du contentieux de l'Etat.
Sur ce dossier, le chef de l'Etat s'est exprimé en des termes clairs. L'objectif de la réconciliation pénale, a-t-il dit, n'est plus de régler des comptes avec qui que ce soit. Il s'agit plutôt d'un engagement ferme et inflexible à restituer l'argent volé du peuple dans le cadre du respect de la loi.
Le président Saïed a pointé dans ce contexte des personnes (sans les citer) à la solde l'étranger, appelant à leur demander des comptes à travers la justice.
Bien plus, le président Saïed a déclaré rejeter fermement l'ingérence étrangère dans les affaires intérieures de la Tunisie, appelant à certains ambassadeurs étrangers à exhorter leurs pays à s'abstenir de s'immiscer dans les affaires intérieures de la Tunisie. "A tort celui qui croit pouvoir placer notre pays sous sa tutelle".
Les derniers développements survenus sur la scène palestinienne ont été également évoqués lors de la réunion du conseil de la sécurité nationale.
A ce propos, le chef de l'Etat a appelé à être réactif et prospectif face à l'évolution de la situation et à décréter les mesures nécessaires à la lumière des développements rapides que connaît la région et le monde entier.
Le président Saïed a saisi l'occasion pour rappeler la position inflexible de la Tunisie sur la question palestinienne, soulignant que notre pays se tient sans équivoque aux côtés du peuple palestinien dans sa lutte sur la voie du recouvrement de ses droits légitimes et d'établir son Etat indépendant sur tout le territoire palestinien avec pour capitale al-Qods al-Charif.