Tunisie: Le CSS se fait de nouveau accrocher à Sfax - Des choix déplacés...

16 Avril 2024

Karim Delhoum a perdu une mi-temps avec un mauvais casting et des intentions hyper-défensives.

Tenez-vous bien ! Le dernier match où le CSS à goûté la victoire remonte au 25 novembre 2023 pour le compte de la 11e journée de la première phase du championnat (2 buts à 0 contre l'ESM) ! Depuis, aucun succès et surtout aucun but marqué. Lors des 4 premiers matches de la phase du play-off, les Sfaxiens ont fait trois piètres nuls par 0 à 0 ( CA, ST et ESS ) et ont essuyé une défaite par 1 à 0 contre l'USM à Sfax même. Comme bilan, ce n'est pas fameux et c'est même triste, surtout avec cette ligne d'attaque restée muette et sur sa faim en officiel pendant une aussi longue période. Samedi, contre l'Etoile, les «Noir et Blanc» n'ont pas réussi à trouver le déclic pour chasser le signe indien et rompre avec la stérilité de leur secteur offensif. Le classico contre les Etoilés, sur lequel les fans sfaxiens ont beaucoup compté pour revoir leur équipe capable de poser un tas de problèmes à la défense adverse dans sa zone de vérité, s'est terminé sur un nouveau nul vierge. Une déception de plus dont l'entraîneur Karim Delhoum assume la responsabilité.

Système de jeu trouillard

« Nous avons été très mauvais en première mi-temps et nous avons énormément péché dans le travail de relance et de transition», a avoué le coach sfaxien. «Pas de fluidité dans notre jeu qui a été trop brouillon, pas de tentatives bien ficelées et pas de situations et d'occasions de but suffisantes pour faire la différence. La faute à qui pour ces 45 premières minutes pauvres en créativité? A Karim Delhoum sans doute pour avoir opté pour l'extrême prudence et choisi un schéma de jeu des plus trouillards. Un axe à trois ( Bellamine, Kouamé et Ben Khedher), deux excentrés qui n'ont pas réussi leur boulot offensif ( Ghorbel et Zaïdi ) et le plus surprenant a été cet alignement de trois milieux qui ont le même profil de demis axiaux de ratissage et de récupération plus que de joueurs de liaison et de construction ( Maâroufi, Camara et Conté).

Huit joueurs dans le onze de départ ont été ainsi déployés et concentrés dans la base arrière et la moitié du terrain sfaxienne pour défendre, fermer les espaces et empêcher les Etoilés de développer leur jeu, ce qui a donné une perche inespérée à ces derniers pour contrôler le débat. Sans la belle parade de Sabri Ben Hassen qui a détourné ce boulet de canon dans le temps additionnel ( 45 + 3 ) en corner, l'ESS aurait été bien récompensée avant la pause. Karim Delhoum peut s'estimer heureux de ne pas avoir payé trop cher son très mauvais choix tactique de la première période.

Correctifs assez tardifs

En seconde mi-temps, il s'est empressé de corriger ses erreurs. Les joueurs qu'il aurait dû aligner dès le coup d'envoi, il les a sollicités tour à tour en cours de jeu. Et ce n'est pas un hasard si le visage de ses protégés et la physionomie du match ont changé à 180 degrés. D'équipe dominée et muselée, le CSS s'est transformé en un bloc plus équilibré et plus engagé. Avec plus de variété en attaque et de percées au coeur de la défense étoilée. En vingt minutes de jeu, les «Noir et Blanc» se sont créé plus d'occasions que lors des trois premiers matches de la deuxième phase du play-off.

L'entrée de Belouafi, Secrafi et Becha a donné de la fraîcheur, de la vivacité et de la mobilité à une ligne avant neutralisée et handicapée par la petite forme du duo Lahmidi-Berenger. Pourquoi Karim Delhoum a-t-il autant hésité pour relancer cette carte des jeunes qui est la seule option pour trouver des solutions à un milieu offensif en panne d'imagination et à une attaque sans fer de lance? Le réflexe ultra-défensif du départ lui a porté préjudice et a confirmé qu'il n'a pas encore l'étoffe d'un grand entraîneur qui, en piochant dans le réservoir des jeunes, pouvait en tirer de bons joueurs capables de prendre l'inévitable relais.

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