Les voyageurs empruntant la route Banjul-Barra ont demandé au Service de Ferry de la Gambie (GFS) de procéder à l'acquisition de ferries de qualité capables de résister à l'épreuve du temps, et ce afin d'arrêter de mettre en péril la vie des voyageurs.
Le vendredi 12 avril 2024, le Kanilai Ferry a connu une panne de moteur à proximité de la bouée d'évitage en route vers l'atterrisseur de Barra, entrainant ainsi le retrait de service du ferry par le Service de Ferry de la Gambie (GFS) pour des travaux de réparation avec effet immédiat.
Le ferry a passé plusieurs heures dans l'incapacité de rejoindre l'atterrisseur de Barra suite à son départ de Banjul et a finalement dérivé vers la plage, s'enlisant près de la branche du Service de Secours et d'Incendie de la Gambie à Barra.
Des responsables, dont le chef d'état-major, le ministre des transports, le ministre de la défense, le général de l'armée, des représentants de l'Agence Nationale de Gestion des Catastrophes, de la Direction Portuaire, ainsi que des propriétaires de bateaux, se sont alors précipités ensemble sur les lieux pour secourir les passagers.
Le retrait du ferry Kanilai et la maintenance du ferry Kunta Kinteh, en cours depuis le mois dernier, signifient qu'il n'y a pas de service de ferry sur la route Banjul-Barra pour le moment.
Cette situation imprévue n'a laissé d'autre choix aux voyageurs que de traverser la route Banjul-Barra en bateau. L'alternative aurait été d'utiliser le pont de la Sénégambie. Une telle alternative aurait suscité une grosse perte de temps ainsi que des dépenses supplémentaires.
Modou Njie est un voyageur quotidien sur ce trajet. Il a déclaré que cela fait des années qu'il n'avait pas traversé la route Banjul-Barra en bateau, expliquant que les circonstances l'ont poussé à le faire car il devait rejoindre ses enfants afin de s'assurer qu'ils célèbreraient l'Aïd-el-Fitr avec leur famille dans la région de North Bank.
Il a reconnu que la traversée en bateau est risquée et difficile pour une famille, car tout le monde n'a pas le courage d'emprunter les bateaux.
Il a donc lancé un appel au gouvernement de la Gambie et au Service de Ferry de la Gambie (GFS) pour qu'ils remédient à la situation dans les plus brefs délais
« Un nombre important de voyageurs souhaitent se rendre dans la région de North Bank pour des courses personnelles ou d'autres affaires, mais ne peuvent le faire en raison de l'indisponibilité des ferries, » a-t-il déclaré.
« J'ai eu très peur de prendre le même bateau que mes enfants, » a-t-il ajouté, précisant que si une catastrophe s'était produite, ils auraient probablement tous perdu la vie.
Il a exhorté le gouvernement à fournir de nouveaux "ferries de qualité" qui seraient capables d'assurer le service pour une très longue durée ou à établir un pont entre Banjul et Barra pour le bénéfice de tous.
Yassin Jawara, qui a également fait la traversée entre Barra et Banjul avec toute sa famille, a déclaré que le coût de la traversée avec sa famille et ses bagages est trop élevé en ces temps difficiles.
Elle ajoute que la traversée en bateau est périlleuse. « L'un de mes enfants était constamment en pleurs lors de la traversée de Barra à Banjul. »
Alieu Bah, un autre voyageur quotidien, a également exhorté les autorités à faire une commande pour de nouveaux ferries ou à établir un pont entre Banjul et Barra.
« Nous éprouvons énormément de difficultés due à la traversée en bateau. Les habitants de Nuimi et de Badibu endurent les plus grandes souffrances dans ce pays. Imaginez les personnes âgées, les femmes et les enfants transportés sur les bateaux. Dans la plupart des cas, nos vêtements sont couverts de crasse et de boue avant notre arrivée à destination, » se lamente-t-il.
Sainabou Faye, une autre voyageuse quotidienne, a déclaré que les profits journaliers réalisés par le Service de Ferry de la Gambie (GFS) devraient normalement leur permettre de procéder à l'acquisition d'un nouveau ferry tous les six mois.
« Le Service de Ferry de la Gambie (GFS) n'accorde aucune valeur à la vie des voyageurs. C'est grâce à nous, les voyageurs, qu'ils sont opérationnels. Nous avons été assez patients avec eux et il est temps qu'ils accordent de l'importance à nos vies et à nos droits à une traversée décente, » a-t-elle demandé.