Maroc: Tenue de la 23ème session de l'Instance permanente sur les questions autochtones

La 23e session de l'Instance permanente des Nations unies sur les questions autochtones s'est ouverte hier à New York et poursuivra jusqu'au 26 du mois courant.

L'unité du Maroc est forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamique, amazighe et saharo-hassanie, nourrie et enrichie des affluents africain, andalou, hébraïque et méditerranéen

«Ce Forum constitue un événement mondial marquant pour examiner la situation humanitaire des peuples autochtones et une opportunité pour débattre d'un certain nombre de questions liées au développement social, économique et culturel. Cet événement s'inscrit dans le contexte des défis majeurs auxquels sont confrontés les peuples autochtones et des risques qui les guettent dont notamment la fragilité et la pauvreté, les problèmes de santé et la perte d'identité culturelle et linguistique, en plus du déclin de la diversité culturelle», a mis en exergue Machij El Karkri, dans une tribune publiée lundi 15 avril sur les colonnes d'Al Ittihad Al Ichtiraki.

Les Nations unies et un certain nombre d'organisations internationales publient périodiquement des statistiques sur les peuples autochtones. 476 millions de personnes dans le monde se déclarent comme peuples autochtones. Ils sont répartis sur 90 pays et constituent plus de 5.000 peuples différents, dont 1.000 dans les pays d'Amérique latine et des Caraïbes. Ils constituent 6% de la population mondiale, 80% de la diversité écologique et 19% des pauvres, et parlent environ 7.000 langues, dont la plupart sont menacées d'extinction. En plus, 70% des peuples autochtones se sont installés sur le continent asiatique et 20% dans les pays d'Amérique latine et des Caraïbes.

«Au fil des siècles, les peuples autochtones ont été dépossédés de leurs terres, de leurs territoires et de leurs ressources, au point qu'ils ont fini par perdre la maîtrise de leur mode de vie. Ils ne représentent que 6% de la population mondiale mais constituent 19% des personnes qui vivent dans la pauvreté», selon le Fonds international de développement agricole (FIDA, International Fund for Agricultural Development, IFAD).

Pour Machij El Karkri, membre du Bureau politique de l'USFP, le Parlement andin est cité comme exemple dans la préservation et la promotion des populations autochtones dans la région andine. « Il s'efforce de renforcer les droits des peuples autochtones de la région andine, en soutenant les politiques et la législation visant à réaliser l'égalité, la justice et à préserver le patrimoine culturel, y compris la langue, les arts et les traditions», a-t-il souligné. A rappeler que le Parlement andin, créé en 1979 et dont le Maroc est membre observateur, comprend 25 membres élus, soit 5 membres pour chacun des pays le composant : Chili, Colombie, Bolivie, Pérou et Equateur.

Concernant le Maroc, Machij El Karkri a fait savoir que la Constitution de 2011 préserve l'identité marocaine avec toutes ses ramifications multiples. En effet, le préambule de la Loi suprême de la Nation dispose ce qui suit : «Etat musulman souverain, attaché à son unité nationale et à son intégrité territoriale, le Royaume du Maroc entend préserver, dans sa plénitude et sa diversité, son identité nationale une et indivisible. Son unité, forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamique, amazighe et saharo-hassanie, s'est nourrie et enrichie de ses affluents africain, andalou, hébraïque et méditerranéen ».

Selon le membre du Bureau politique de l'USFP, le Maroc, après avoir défini la nature de l'identité nationale, a ratifié un certain nombre de conventions internationales protégeant les droits humains, en plus des travaux de l'IER qui a mis fin à la page sombre des violations des droits humains dans des régions, comme le Rif et l'Atlas, de la reconnaissance de la langue amazighe comme langue nationale, et de l'officialisation du nouvel an amazigh comme jour férié aux côtés d'autres jours fériés officiels tels que le nouvel an grégorien ou hégirien. A tout cela s'ajoute «l'attention accordée à la dimension régionale dans les politiques publiques marocaines en vue de garantir le principe de solidarité régionale pour réaliser le développement de manière équilibrée et équitable», a-t-il noté.

Par ailleurs, depuis son indépendance en 1962, l'Algérie persiste à nier tout droit aux peuples autochtones qui habitaient la région, même si elle prétend respecter les conventions internationales des droits de l'Homme et la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.

Selon Machij El Karkri, l'Algérie nie tous les droits au peuple kabyle en tant que peuple autochtone. D'après les données historiques, les revendications du peuple kabyle amazigh ont commencé très tôt à travers des mouvements de lutte pacifique apparus depuis 1947, soit plus de 15 ans avant l'indépendance de l'Algérie. En plus, les Amazighs de la région sont toujours soumis à toutes sortes de sièges, d'exactions, de non-reconnaissance de leur identité, de leur langue et de leur culture.

Les Touareg sont le peuple autochtone le plus célèbre au monde (les Hommes Bleus), et sont considérés comme faisant partie du peuple amazigh qui habite le Sahara et vit dans le sud de l'Algérie. Leur nombre est estimé à environ 3,5 millions de personnes, dont la majorité, environ 85%, vit au Mali et au Niger, le reste étant réparti entre l'Algérie, la Libye et le Burkina Faso. L'armée algérienne les assiège et les empêche de pratiquer leur mode de vie agricole et pastoral, ne reconnaissant ni leur langue ni leur culture.

L'Algérie transgresse les principes mêmes de la légitimité internationale en opprimant les

Amazigh et les Touaregs

«Le Mouvement armé de libération du sud de l'Algérie a annoncé représenter les tribus touareg, dans une vaste zone dont les frontières s'étendent du Maroc à l'ouest jusqu'à la Libye à l'est, occupant plus d'un tiers de la superficie de l'Algérie actuelle, et vise à protéger le peuple touareg des attaques répétées de l'armée algérienne», a tenu à préciser Machij El Karkri dans sa tribune, avant de conclure que «l'Algérie a grandement contribué au déplacement forcé d'un certain nombre d'habitants du Sahara marocain après l'année 1975, et, depuis, elle les séquestre dans la région de Tindouf.

De ces personnes déplacées, elle a créé un mouvement, aux côtés d'autres personnes recrutées des tribus du Sahel et du Sahara, dont le but est de porter atteinte à l'unité du Maroc et à l'intégrité de ses territoires ».

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