Nouvelle journée d'audience ce mardi 16 avril au Pôle pénal économique et financier d'Abidjan, où est jugée, depuis le 22 décembre 2023, une affaire de trafic de drogue. Hier, le parquet a requis dix ans de prison ferme contre treize prévenus et la relaxe d'un responsable de la police. Aujourd'hui c'était au tour des avocats de la défense de plaider.
Pour Me Zakaria Touré, Miguel Devesa doit bénéficier d'une « excuse atténuante ». Présenté comme le cerveau de cette affaire, cet Espagnol a, tout au long du procès, donné beaucoup de détails sur la manière dont il a fait venir trois tonnes de cocaïnes du Suriname jusqu'en Côte d'Ivoire.
« Il a été coopératif avec la justice », insiste son conseil, qui demande au tribunal d'appliquer la loi de 2022 sur le trafic de drogue, car cette loi est, dit-il, « plus douce » que celle de 1988 sur laquelle repose actuellement l'instruction.
De leur côté, les avocats d'un autre accusé, le commissaire Dosso Karamoko, estiment qu'il n'y a pas d'éléments dans ce dossier. Ils reprochent au parquet de se fonder principalement sur les déclarations d'un prévenu : Miguel Devesa. « Dosso Karamoko n'a participé à aucune étape de ce trafic », souligne Me Guillaume Koffi. « Il n'a ni importé, ni participé, ni vendu de stupéfiants », poursuit-il. « Le procureur n'a pas démontré que Dosso Karamoko client avait connaissance des activités de Miguel Devesa », conclut-il, en demandant au tribunal de relaxer son client.