L'Assemblée législative de Transition (ALT) a adopté deux projets de loi dont l'un portant autorisation de ratification de la convention de prêt concessionnel pour le financement de la construction d'une centrale solaire à Donsin, le mardi 16 avril 2024 à Ouagadougou.
Une centrale solaire de 25 MWc avec 5MW/20MWH de stockage verra bientôt le jour à Donsin dans la province de l'Oubritenga, région du Plateau central. Le projet de loi portant autorisation de ratification de la convention de prêt concessionnel signée, le 29 septembre 2023 entre le Burkina Faso et la Banque export-import de Chine (EXIMBANK) pour la construction de ladite centrale a été adopté par l'Assemblée législative de Transition (ALT) au cours d'une séance plénière, le mardi 16 avril 2024 à Ouagadougou. Reconnaissant la pertinence du projet, les 64 députés votants ont, à l'unanimité, donner leur quitus pour sa mise en oeuvre.
Une mise en oeuvre qui va permettre au Burkina, aux dires du ministre de l'Energie, des Mines et des Carrières, Yacouba Zabré Gouba, d'augmenter sa production, de sécuriser son approvisionnement et promouvoir son indépendance énergétique. «En termes d'apport énergétique, le projet permettra d'augmenter la production nationale de 45 gigawattheure par an, soit une augmentation de 6% de la production actuelle », a-t-il fait savoir.
En outre, a indiqué le ministre, la centrale qui sera installée sur le site de l'aéroport de Donsin va permettre de sécuriser l'infrastructure en termes d'approvisionnement en énergie. Grâce à un raccordement de la centrale au Réseau national interconnecté (RNI), elle va également profiter aux abonnés de la Société nationale d'électricité du Burkina (SONABEL), foi du ministre. De ce qu'il a dit, 50 000 nouveaux ménages seront raccordés au RNI grâce à la nouvelle centrale. Yacouba Zabré Gouba s'est réjoui de l'adoption du projet de loi par les députés, car il revêt un aspect particulier qui réside dans le stockage. En effet, a-t-il indiqué, le stockage de cette centrale permettra un lissage du réseau en vue de faire face aux perturbations liées aux intermittences.
Un projet pour soutenir l'économie locale
D'un coût de plus de 29 milliards FCFA, la construction de la centrale de Donsin devait démarrer en janvier 2024 pour un délai d'exécution de 15 mois. Mais, a regretté le ministre, un retard a été accusé. Face à l'inquiétude des députés quant au respect du délai imparti, il a rassuré que tout sera mis en oeuvre pour rattraper le temps perdu. Les députés ont également adopté un autre projet de loi portant autorisation de ratification de l'accord de prêt signé, le 13 octobre 2023 entre le Burkina et la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) pour le financement du Projet de promotion de la finance inclusive pour l'accès des Populations à faibles revenus aux services financiers au Burkina Faso (PPFIB).
Aux dires de la ministre déléguée chargée du Budget, Fatoumata Bako, ce projet vise à renforcer la protection sociale et la résilience des ménages vulnérables en vue de les inclure dans le circuit économique. Il ambitionne, a-t-elle détaillé, de développer des services financiers de proximité, adaptés, inclusifs et accessibles pour soutenir l'économie locale. Elle devrait bénéficier selon ses dires à 1 032 000 de personnes dont 60% de femmes issues des zones rurales et urbaines défavorisées pour le développement d'activités génératrices de revenus.
D'un coût de 15 milliards F CFA, le PPFIB va permettre à termes, foi de Fatoumata Bako, de créer 7 500 micros-entreprises qui vont générer au moins 22 500 emplois directs et indirects sur cinq ans. Sa particularité, a-t-elle souligné, réside dans le modèle d'attribution des crédits qui va consister à signer des conventions avec des prestataires de services financiers décentralisés.
« Ce projet ne va pas passer par les fonds traditionnels du gouvernement pour accorder les crédits. Nous allons travailler avec les services financiers décentralisés qui sont en contact avec les populations à la base. Ce qui est souhaité est que les bénéficiaires puissent se constituer en coopérative pour nous permettre de financer la bonne cible », a expliqué la ministre déléguée.
Le Président de l'ALT, Ousmane Bougouma, a salué cette démarche témoignant que par expérience, il est plus facile de recouvrer les crédits au Burkina lorsqu'ils sont alloués à des coopératives plus qu'à des particuliers. Il s'est donc réjoui que l'ensemble des députés aient donné leur quitus pour la mise en oeuvre du PPFIB qui, est-il convaincu, va permettre d'améliorer les conditions socio-économiques des populations à la base.