Le ministère de la Promotion de la femme et de l'Intégration de la femme au développement organise les 16 et 17 avril à Brazzaville, en partenariat avec la Banque africaine de développement (BAD), l'atelier national de restitution et de validation du « Profil genre pays» du Congo.
L'atelier de deux jours regroupe les cadres des différents ministères sectoriels dont celui chargé des questions des femmes, les organisations de la société civile, les parlementaires et le secteur privé. L'objectif étant de valider le profil genre pays du Congo qui est un document visant à identifier les opportunités du pays, les contraintes en matière de réduction des inégalités entre les femmes et les hommes, entre les filles et les garçons afin de connaître les défis rencontrés par chaque catégorie pour les relever de façon adéquate.
Le chargé principal régional du genre, Afrique centrale de la BAD, Ouedraogo Tidiani, le Profil genre pays est un outil servant de plaidoyer et permettant de mobiliser des ressources financières et faciliter la planification sur la base des faits et des chiffres sur la situation des femmes et des filles au Congo. « La BAD est convaincue qu'on ne peut pas atteindre un développement durable, soutenu sans la participation effective de la moitié de la population que sont les femmes et les filles. C'est pour cette raison que nous avons réalisé ce document pour servir donc d'outil de référence en matière de réduction des inégalités de genre dans le pays », a-t-il rappelé.
Selon lui, l'étude menée montre des inégalités criardes à plusieurs niveaux, notamment sur les plans de l'éducation, de l'accès aux ressources financières et aux infrastructures sociales de base ainsi que la discrimination basée sur le genre. « Ce qui est intéressant à noter, c'est que des efforts importants ont été faits par le Congo pour réduire ces inégalités à travers des projets, des programmes et l'engagement au haut niveau qui va permettre de sortir de cette situation afin d'atteindre les Objectifs de développement durable », a conclu Ouedraogo Tidiani.
Le responsable pays de la BAD, Antoine Marie SIE Tioyé, a, quant à lui, rappelé que cette étude a été réalisée en vue de permettre au pays de disposer de connaissances actualisées sur le genre comme outil de planification, de plaidoyer et de mobilisation des ressources en faveur du pays et, partant, de dialogue avec les partenaires techniques et financiers. D'après lui, l'élaboration du « profil genre pays » du Congo s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre de sa stratégie d'intervention dans le pays pour les prochaines années. « Il est un outil d'accompagnement de la mise en oeuvre du Plan national de développement (PND) 2022-2026 lequel insiste sur l'importance d'une économie forte, diversifiée et résiliente, au service du progrès social pour tous et qui constitue le cadre programmatique de référence de l'action gouvernementale pour poursuivre la marche du pays vers le développement. Ce profil genre se veut également en adéquation avec les orientations de la politique nationale genre et son plan d'action de mise en oeuvre », a-t-il souligné.
Antoine Marie SIE Tioyé a, par ailleurs, exhorté les participants à apporter leur expertise en vue de la finalisation du document et sa validation devant ouvrir des portes pour des projets et programmes de catégorie 1 selon le système de marqueur genre de la banque.
Assurant l'intérim du directeur de cabinet, le conseiller administratif et juridique de la ministre chargée des questions du genre, Patrick Elvisse Tsiba, a rappelé que depuis plusieurs décennies, la réduction des inégalités entre les femmes et les hommes, notamment dans l'accès aux services et aux opportunités, est une préoccupation constante des pouvoirs publics. Une préoccupation traduite dans les successifs PND, et dans la politique nationale genre et ses successifs plans de mise en oeuvre. La valorisation du rôle actif de la femme dans le développement a toujours constitué au Congo un sujet d'intérêt pour les autorités nationales et les partenaires au développement.
« Dans l'ensemble, la problématique des inégalités entre les femmes et les hommes, les garçons et les filles demeure une triste réalité qui handicapent le développement inclusif et durable du pays. La principale raison réside dans l'insuffisance de stratégies focalisées sur les causes structurelles des inégalités constatées, ce qui pose la problématique de la mise en oeuvre effective des mesures juridiques, politiques et administratives inscrites dans les cadres nationaux, et interpelle en même temps sur les insuffisances de ressources budgétaires allouées aux initiatives de réduction des inégalités entre les femmes et les hommes », a-t-il rappelé.