Madagascar: Esprit combattif de 6 Watt

6 Watt est un groupe à découvrir à Fianarantsoa, branché et enraciné au terroir, une merveille de reggae où il y a un petit peu de tout. Du groove, du horija, du jazz, du rock, du r'n'b, etc. Ses titres comme « Hasakasakao », « Volana », « Traka », ont fini de rallier la jeunesse fianaroise.

Fianarantsoa, une ville dont la scène musicale est difficile à cerner. Pourtant, 6 Watt, révélation reggae, en fait son décor de bataille. « Pour nous, la musique est un combat. Ici à Fianarantsoa, le dicton "Nul n'est prophète en son pays" prend son sens », annonce Jean Joseph Valérien Rakotonirina. Jeune rasta, ses ambitions projettent de lancer dans sa cité un renouveau culturel et artistique. A part le Fianar Reggae Festival durant les festivités pascales, elle tombe souvent dans une sorte de stupeur. « Nous avons déjà, par nos propres moyens, organisé des concerts de rue », ajoute-t-il.

Ils sont une quinzaine de jeunes à vouloir faire bouger les lignes, avant tout, avec leur musique pour 6 Watt. Urbaine à souhait, et au début « par facilité, nous avons chanté sur les instrus téléchargeables sur le web, maintenant nous créons nos propres instrumentaux », ajoute Valérien Rakotonirina. Très rares par les temps qui courent. Ils sont six à composer le groupe, le lead-vocal aux dreadlocks, Ando à la batterie, Narovana à la guitare, Nankinina à la basse, Andreas au clavier et Fina s'occupe du saxophone. La troupe vient des quatre coins de Fianarantsoa, Ambatomena, Tarandolo, Ivory, Anjoma et Ankofafa. Elle a une complémentarité musicale allant du jazziste au musicien de paroisse, un passe-partout... Quand tout cela se rassemble, le groove de « Hasakasakao » donne une diagonale puissante traversant l'univers reggae de 6 Watt.

L'engouement de la jeunesse fianaroise dans la fosse lors du festival de fin mars démontre que le combat mérite d'être gagné. Parce que 6 Watt, sans sûrement le vouloir, met en évidence qu'il y a une jeunesse consciente et en accord avec son époque dans la cité. Une jeunesse urbaine, contemporaine et capable d'une musique de haut niveau qui compte des titres tel « Tanalahy », un ragga lumineux où la troupe conseille de prendre les choses de manière posée, sans précipitation. « Nous n'oublierons jamais nos racines », concède Jean Joseph Valérien Rakotonirina. Le futur titre, « Kiambala », le paysan pour faire facile, évoque en filigrane une caractéristique de Fianarantsoa. « En fait, cette ville est composée de gens, pour la plupart, venus des campagnes, d'autres contrées », ajoute-t-il. Il y aura aussi « Diongy », symbole séculaire de la solidarité dans les campagnes. C'est un genre d'échange de services communautaires, où l'argent a rarement sa place. C'est surtout l'esprit d'entraide qui prévaut et sert de ciment social.

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