Ile Maurice: La présence de travailleurs étrangers à Petit-Gamin dénoncée

Fayzal Ally Beegun, syndicaliste, a pris connaissance d'une vidéo montrant des étrangers s'occupant des chevaux au centre de Petit-Gamin. Ils prennent soin des animaux, les nettoient et les promènent. Bien que cela puisse sembler anodin, les autorités affirment qu'aucune demande n'a été formulée par la Global Equestrian Ltd pour l'emploi de travailleurs étrangers.

Depuis plusieurs semaines, des internautes ont partagé des publications dénonçant la présence d'étrangers dans l'industrie hippique, non pas en tant que jockeys, mais en tant que palefreniers, cavaliers d'entraînement et autres postes similaires. Des Mauriciens, qui ont précédemment travaillé dans le centre de Petit-Gamin, ont même signalé le licenciement de certains de leurs collègues au profit de travailleurs étrangers. Ils ont exprimé leurs préoccupations au syndicaliste Fayzal Ally Beegun. Celui-ci remet en question la présence de ces étrangers au sein de ce club.

«C'est un phénomène nouveau. En effet, plusieurs étrangers qui ont été récemment repérés par les autorités sont arrivés à Maurice avec un visa de touriste et ont été embauchés par certaines entreprises.» Dans ce cas spécifique, il a été informé par d'anciens travailleurs mauriciens qu'ils ont été licenciés pour laisser la place à ces travailleurs étrangers.

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Le syndicaliste se pose donc plusieurs questions. «Est-ce que ces étrangers disposent d'un contrat de travail, d'un permis de résidence et d'un permis de travail ?» En particulier, selon les anciens travailleurs, ces étrangers sont payés en liquide et ne reçoivent même pas une fiche de salaire. «Le problème, c'est qu'ils ne bénéficieront pas des congés payés ni des congés maladie. Une autre préoccupation me vient à l'esprit : sont-ils rémunérés conformément à la loi ?» Nous avons soulevé toutes ces questions avec l'un des responsables du centre, mais il nous a raccroché au nez sans explication. Nous lui avons également envoyé un message et nous attendons toujours sa réaction.

Fayzal Ally Beegun souligne que ces situations deviennent de plus en plus fréquentes. «On dirait qu'il y a une sorte de mafia qui engage les travailleurs étrangers. Ils les font venir à Maurice avec un visa touristique, mais ils ne leur fournissent ni permis de travail ni contrat. C'est un moyen comme un autre de les exploiter. Ces travailleurs n'iront jamais se plaindre à la Special Migrant Unit car ils sont illégaux sur l'île.» Cette situation ravive l'intérêt pour la mesure budgétaire annoncée l'année dernière par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy. En effet, il avait annoncé que les étrangers titulaires d'un visa de tourisme ou d'affaires seraient autorisés à demander un permis de travail. Cependant, comme le rappelle le syndicaliste, cette mesure n'a pas encore été adoptée.

Fayzal Ally Beegun souligne que c'est à la police d'intervenir dans ces situations. «Il faut identifier ces individus qui font venir ces travailleurs à Maurice. Car ces étrangers ne sont pas au courant des opportunités d'emploi dans les écuries, les boulangeries ou les hôtels. Il existe des agents recruteurs qui opèrent dans l'ombre.» Il exprime ensuite sa tristesse de voir ces étrangers être menottés et expulsés sans avoir eu la possibilité d'être représentés par un avocat. «Nous devons nous interroger. Aurions-nous aimé que les pays où les Mauriciens sont également partis clandestinement pour travailler au noir les expulsent comme des criminels ? Nous crierions à l'injustice. Mais c'est exactement ce qui se passe à Maurice.» Il tient à préciser qu'il est opposé au travail illégal, mais qu'il est important d'explorer en profondeur les circonstances qui ont conduit ces personnes à se retrouver dans une situation illégale.

Au niveau des autorités, il est indiqué qu'aucune demande de licence pour l'emploi de travailleurs étrangers n'a été soumise par Global Equestrian Ltd.

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