En appelant les Camerounais à s'inscrire massivement sur les listes électorales, n'oublions pas toutefois une chose essentielle : le Cameroun actuel n'est pas une démocratie.
Depuis l'accession du Cameroun à l'indépendance dans des conditions qu'il n'est pas nécessaire de rappeler ici, les Camerounais n'ont jamais choisi leur Président de la République. Tous les Présidents de la République que le Cameroun a connus jusqu'à ce jour (deux) ont été tous des présidents nommés. Si l'on met de côté le choix du Président de la République, combien d'élections ont véritablement été un choix du peuple, un choix qui n'était pas administratif ? Celui du président de l'Assemblée nationale? Celui du président du Sénat? Celui des députés ? Celui des maires ? Peut-être celui du président de la Fecafoot !!!!
Si nous n'avons jamais expérimenté la démocratie dans le choix des présidents qui dirigent actuellement le Cameroun, comment penser que la simple inscription sur les listes électorales ferait du Cameroun une démocratie ? Bien sur que la participation du peuple est une condition nécessaire… mais pas suffisante!
Si lors de la précédente élection présidentielle de 2018, le candidat malheureux de l'opposition qui a crié au "hold-up" électoral s'est retrouvé en prison, qu'est-ce qui nous assure qu'en 2025 il n'y aura plus de hold-up ? L'inscription massive sur les listes électorales, qui en soi n'est pas critiquable, serait-elle la seule mesure à prendre pour que la démocratie survienne enfin au Cameroun ? N'y a-t-il rien d'autre à faire quelques mois avant les élections pour que le Cameroun puisse véritablement commencer son année zéro en matière de démocratie ? Ou bien sommes-nous seulement dans le "on va faire comment ?"