Au Kenya, alors que la grève des médecins entre dans son deuxième mois, la situation dans les hôpitaux publics devient critique. Les praticiens du secteur public se battent depuis des semaines pour la titularisation des internes, de meilleurs salaires, plus de matériel et de meilleures conditions de travail. Selon une étude, réalisée par le quotidien The Daily Nation, le mouvement social a généré un pic de mortalité.
Les morgues de Nairobi et de Mombasa, la deuxième ville du pays, sont saturées, selon The Daily Nation. Un pic de mortalité que reconnait la KMPDU, l'Union kényane des médecins, pharmaciens et dentistes, fer de lance de la mobilisation.
Aujourd'hui, les hôpitaux publics de la capitale sont quasi déserts et la plupart refoulent les patients. Sur la côte, les hôpitaux des six comtés fonctionnent en dessous des 30% d'occupation, selon la KMPDU.
Les autorités en appellent donc au sens de la responsabilité des médecins kényans. Mardi, le conseil des gouverneurs les a sommés de reprendre le travail. Le président William Ruto lui-même a demandé aux médecins de ne pas vouloir « vivre au-dessus des moyens du pays ».
Des déclarations qui ne font que renforcer la détermination des grévistes. Leurs requêtes ayant toutes été acceptées par le gouvernement en 2017 lors de la signature de nouvelles conventions collectives. « Ce sont les autorités qui abandonnent les patients, pas les médecins ! » s'indigne Davji Bhimji Atellah, le secrétaire général de la KMPDU. « Nous nous battons au contraire pour un système de santé de qualité et durable », conclut-il.