Dakar — Le Groupe intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique de l'Ouest (GIABA) et la Banque africaine de développement (BAD) ont lancé, jeudi, à Dakar, le Projet de renforcement des capacités dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) dans les États en transition de l'Afrique de l'Ouest, d'un montant de plus de 3 milliards de francs CFA.
"C'est un projet de trois années [financé par la BAD], qui viendra avec des ressources supplémentaires d'un montant 5 millions dollars américains (soit plus de 3 milliards de francs FCA) pour faciliter la tâche au GIABA dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et le blanchissement d'argent", a déclaré Edwin W. Harris, directeur général du GIABA.
Edwin Harris intervenait lors de la cérémonie de lancement du projet, laquelle a été suivie d'un atelier de formation de l'équipe de mise en oeuvre des projets d'appui institutionnel, y compris la passation des marchés, la gestion financière, le décaissement, ainsi que le suivi des résultats et l'établissement des rapports.
"L'objectif visé à travers ce projet est d'assister les Etats membres du GIABA qui sont en transiton dans le cadre de l'évaluation nationale des risques, de renforcer les capacités des autorités compétentes et celles du secrétariat du GIAGA", a-t-il expliqué.
Le programme (LBC/FT) va concerner 10 pays africains : Burkina Faso, Iles Comores, Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Liberia, Mali, Niger, Sierra Leone et Togo.
Selon les termes de référence, le projet vise à contribuer à l'identification, à la prévention et au recouvrement des produits de la criminalité dans les Etats membres du GIABA.
Le programme permettra de soutenir la mise en oeuvre des orientations stratégiques et du plan d'action du GIABA, qui sont alignés sur les priorités des États membres en matière de LBC/ FT.
Le projet veut appuyer également la mise en oeuvre de la stratégie de résilience de la région de l'Afrique de l'Ouest et remédier à la fragilité, compléter la politique du Groupe de la Banque sur la prévention des flux financiers illicites (FFI) et le cadre stratégique et le plan d'action sur la prévention des FFI en Afrique.
Dans le cadre de la mise en oeuvre du projet, le Groupe intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique de l'Ouest va soutenir les pays en transition dans la réalisation ou l'achèvement de leurs évaluations nationales des risques et de leurs exercices d'évaluation mutuelle en matière de LBC/FT.
Le GIABA fournira des activités de renforcement des capacités en matière de LBC/FT et assistance technique, formations et ateliers de partage de connaissances.
Prenant part au lancement de ce projet, Mohammed Chérif, le représentant de la Banque africaine de développement au Sénégal, a salué cette initiative qui permettra de lutter contre la fuite des capitaux en Afrique de l'Ouest.
"C'est un projet extrêmement important pour les pays bénéficiaires, car c'est un phénomène qui freine le développement de ces pays. Donc, lutter contre le blanchissement d'argent et le financement du terrorisme, est très important pour la Banque africaine de développement dont le rôle est d'appuyer les pays africains pour le développement économique et social du continent", a-t-il affirmé.