Le Président de la République Bassirou Diomaye Faye a ordonné la publication des rapports des corps de contrôle de l'Etat pour ces 5 dernières années. Une décision qui a été approuvée par les organisations de la société civile. Selon le président de Legs Africa Elimane Haby Kane, c'est une directive présidentielle qu'il faut renforcer, amplifier et suivre. Il pense qu'au-delà de demander la publication de ces rapports dont lui-même dispose, il doit prendre des décisions administratives relatives aux recommandations formulées dans ces rapports.
Lors de la deuxième réunion du Conseil des ministres du nouveau gouvernement, le Président de la République Basirou Diomaye Faye a ordonné la publication des rapports des organes de contrôle de l'Etat de ces 5 dernières années. Cette mesure a été appréciée par les organisations de la société civile sénégalaise qui ont toujours lutté pour une gestion transparente des deniers publics. Joint au téléphone par la rédaction de Sud Quotidien hier, jeudi 18 Avril, le président de Legs Africa Elimane Haby Kane pense que c'est une directive présidentielle qu'il faut renforcer, amplifier et suivre.
« Pour moi, il s'agit d'un rappel à la régularisation d'une situation qui était anormale. Parce que la loi organique portant création de ces corps de contrôle prévoit la publication des rapports d'activités de chaque année. Donc, ces organes n'étaient pas en règle en réalité. Depuis un certain temps, on a constaté qu'il y a une irrégularité dans la publication des rapports. Souvent, les arguments fournis ne sont pas acceptables. Par exemple, le problème d'imprimerie qui a été évoqué dernièrement par la Cour des comptes ne se justifie pas parce que les rapports peuvent être d'abord publiés sur le site avant d'être imprimés.
D'autres disent qu'ils n'avaient pas encore présenté les rapports au président Macky Sall qui tarde à les recevoir », soutient-il. Selon lui, le fait que le Président ait insisté sur ça est pris comme une volonté de sa part de renforcer la politique de promotion de la transparence et de la recevabilité en demandant à ces organes de contrôle de ne pas hésiter à faire leur travail. Car, souligne-t-il, la publication des rapports permet aux citoyens d'être informés sur la qualité de gestion des affaires publiques. Mais, pour lui, ce qui est plus important, c'est surtout la suite qui va être donnée à ces différents rapports.
« IL FAUT DES MECANISMES OPERATOIRES DE SUIVI DE CES RAPPORTS »
« Nous avons constaté depuis des années que l'impunité règne dans ce pays. La recevabilité citoyenne n'est pas facilitée par l'absence de l'accès à l'information liée à la rétention de certains rapports. Maintenant, ce que nous souhaitons, c'est que le Président aille au-delà de demander la publication de ces rapports dont lui-même dispose. Il doit prendre des décisions administratives relatives aux recommandations formulées dans ces rapports. Donc le premier niveau de suivi concerne le Président et son gouvernement. Le deuxième niveau de suivi, c'est au niveau du parquet », préconise-t-il.
Selon M Kane, il y a des actes encore à poser par le Chef de l'Etat par exemple à lier systématiquement le parquet surtout maintenant nous avons le pôle financier au parquet et pour que les dossiers soient diligentés. Il propose des mécanismes très opératoires de suivi de ces rapports une fois publiés. « Il faut cette suite soit réglementée dans le temps et que des délais soient prescrits entre la soumission des rapports et leur prise en charge. Il faut aussi voir comment permettre aux citoyens de pouvoir saisir directement les juridictions sur la base de ces rapports ou d'autres faits établis dont ils ont les preuves au-delà de l'alerte des organisations de la société civile», a-t-il suggéré