Matam — Plusieurs facteurs, dont l'avènement de la pandémie de Covid-19 et la situation sécuritaire dans la sous-région, ont plombé l'activité touristique dans la région de Matam qui compte une quinzaine d'hôtels, indique le président du Syndicat d'initiative et de tourisme, Ousseynou Fall.
"Depuis l'avènement du Covid-19, nous sommes confrontés à divers problèmes qui ont plombé toute l'activité touristique dans la région. Il y a également la situation dans la sous-région, notamment au Mali avec l'insécurité qui a fait que des zones comme Bakel et Matam ne sont plus fréquentées par les touristes européens", a expliqué Ousseynou Fall lors d'un entretien avec l'APS.
Selon lui, certains touristes préfèrent aller vers d'autres localités comme Podor que de venir dans la région de Matam. D'ailleurs, il n'existe que deux hôtels dans la capitale régionale : la Résidence du fleuve et le centre d'accueil Bilbassi.
Il déplore l'installation de beaucoup de réceptifs hôteliers à Ourossogui, "obligeant les personnes en mission dans la région d'y loger et de rallier la commune de Matam pour y tenir leurs activités comme des séminaires et autres".
"Les gens logent parfois en dehors de la capitale régionale malgré eux. Car ils sont obligés de se déplacer jusqu'à Matam pour y tenir leurs activités et rentrer à la fin. Si on avait des hôtels capables de recevoir tout ce monde, ce serait bien. Malheureusement, celui que je gère ne compte que huit chambres", a expliqué M. Fall, premier gestionnaire du célèbre hôtel Sogui de Ourossogui.
Ousseynou Fall rappelle que, pour promouvoir le tourisme dans la région, beaucoup de sites et attractions touristiques avaient été répertoriés, avec l'appui d'une structure française dénommée Initiative pour le développement durable (IDD) et basée à Calais, au nord de la France.
Les maisons du Farba et du Diom, le lac de Kanel, le parc zoologique de Ranérou pour attirer des touristes
Les teinturières de Bokidawé, le lac de Kanel, les forgerons et les Laobé de Ogo, les ateliers des potières de Wassacodé Mbayla et le parc zoologique de Ranérou avaient été retenus à cet effet, a-t-il précisé.
"Dans la commune de Matam, on avait découvert des sites comme la maison du Farba, au quartier Soubalo, la maison du Diom qui est construite en banco avec une chambrette installée en haut. On se débrouillait avec ces sites que nous faisions découvrir aux touristes que nous envoyaient nos collègues de Saint-Louis", se souvient le propriétaire de la Résidence du fleuve, créée en 2006.
Il y a quelques années, rappelle-t-il, le secteur était bien organisé à Matam avec des visites, des sites répertoriés, des ballades sur le fleuve et des parties de chasse dans le Ferlo. Il rappelle qu'une quinzaine de guides avaient été formés dans ce sens.
Le syndicat d'initiative local regroupe la quinzaine d'hôtels de la région ainsi que des restaurants, a-t-il précisé.
Ousseynou Fall souligne que, depuis 2019, le Syndicat d'initiative et de tourisme de la région de Matam s'est affilié à celui de Fatick dans l'espoir de "faire revivre l'activité touristique dans la région".
"Nous comptons beaucoup sur les nouvelles autorités, notamment le ministre de tutelle qui a promis de venir à Matam pour une visite. Le président du Syndicat national d'initiative et de tourisme, Issa Barro, nous a aussi promis un accompagnement en faisant tout son possible pour relever les défis à Matam", a fait savoir l'acteur touristique.
Pour faire revivre le secteur dans la région, Ousseynou Fall, a acquis un site au quartier Halwaar avec l'intention d'y construire un hôtel. Pour l'heure, il dit être à la recherche de partenaires pour réaliser ce projet.