Trop, c'est trop. L'eau manque dans le quartier d'Amboditsiry depuis de longs mois. Les installations des usagers n'ont plus été alimentées correctement depuis bien trop longtemps, au point de susciter la colère des habitants de ce quartier du cinquième arrondissement d'Antananarivo.
Jeudi soir, la population d'Amboditsiry a manifesté devant l'une des principales bornes fontaines de ce quartier, criant bruyamment son ras-le-bol en brandissant banderoles et affichettes où des messages incisifs s'adressent à la Jirama.
« Cela dépasse les limites du supportable ! Les robinets sont désespérément à sec chez nous depuis maintenant près de neuf mois, tandis qu'à plusieurs pâtés de maisons, un mince filet d'eau coulait auparavant pendant deux ou trois heures durant la nuit. Ces derniers mois, il n'y a plus la moindre goutte d'eau, ni dans la journée, ni la nuit », s'indigne cette habitante d'Amboditsiry, contenant mal sa colère face à la situation.
« Nous avons fait preuve d'une grande patience pendant tout ce temps, malgré les impacts de cette situation, notamment la charge mentale, physique et financière ». Les usagers sont contraints d'avoir recours aux services des chercheurs d'eau et aux fameux bidons jaunes pour puiser l'eau dans des bornes fontaines des quartiers voisins.
Jeudi soir, peu après le début de la manifestation, les éléments des forces de l'ordre sont arrivés sur les lieux et les manifestants ont été dispersés à coups de grenades lacrymogènes. Vers 20h30, un camion-citerne a été dépêché sur les lieux pour essayer de calmer les esprits. Une solution d'urgence qui ne satisfait pas les usagers courroucés, qui veulent une solution pérenne à leur problème. Hier, les banderoles et affichettes ont refait leur apparition, spécifiant que les usagers avaient « besoin d'eau et non de policiers ni d'EMMOREG » !
La pénurie d'eau à d'Amboditsiry est loin d'être un cas isolé. Le problème d'approvisionnement en eau potable à Antananarivo, de notoriété publique, tend à s'étendre et à s'intensifier. Ambohipo, entre autres, en souffre depuis plus d'une année.