Ile Maurice: Xavier-Luc Duval - Du roi de la basse-cour... au coq à l'ouest

Le leader du PMSD aura connu depuis 1987 plusieurs législatures, servi dans plusieurs circonscriptions et sous plusieurs Premiers ministres, dont sir Anerood Jugnauth et Navin Ramgoolam. Il domine l'actualité après son départ de l'alliance avec le PTr et le MMM et comme leader de l'opposition, il y a quelques jours... Mais surtout la démission de plusieurs membres de son parti.

Charles Gaëtan Xavier-Luc Duval, leader du Parti mauricien social-démocrate (PMSD) et leader de l'opposition jusqu'à lundi dernier, est né le 28 janvier 1958 à Rose-Hill. C'est sir Gaëtan Duval qui avait choisi le prénom Xavier-Luc pour son fils en hommage à un ami qui fut très proche de lui. Il a fait ses études primaires à l'école Notre Dame des Victoires à Rose-Hill avant de poursuivre ses études secondaires au lycée français Charles de Gaulle à South Kensington, Londres.

L'ex-leader de l'opposition entame ensuite des études supérieures à l'Université de Leeds et y décroche une licence en économie. Il fait aussi des études pour devenir expert-comptable et occupe un poste d' audit manager dans une entreprise londonnienne avant de rentrer à Maurice en 1986 pour prendre de l'emploi à Deloitte (Mauritius) où il sera un partenaire. Il rejoint par la suite Coopers & Lybrand (NdlR: aujourd'hui PwC) avant de fonder sa propre firme d'expert-comptable. Il passe la bague au doigt de sa dulcinée Jennifer en 1979. Il n'avait que 21 ans et de cette union, naîtront trois enfants : Alexandre, Adrien et Stéphanie.

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En 1987, après son entrée en politique il fait son baptême du feu sous la bannière PTr/MSM aux législatives dans la circonscription no 4 (Port-Louis-Nord - Montagne-Longue). Surprise, il est élu en troisième position en battant le militant Dinesh Mundil. Ce sera la première brèche dans la citadelle mauve qu'étaient les quatre circonscriptions de la capitale. Un proche des Bleus se souvient comment le militant avait perdu connaissance lors de la proclamation des résultats, tant il ne s'attendait pas à cette défaite au profit d'un jeune novice en politique. En 1991, il est repêché comme Best Loser dans la circonscription no 6 (Grand-Baie - Poudre-d'Or) dans l'alliance PTr-PMSD, devançant même Kailash Purryag qui se retrouve en sixième position.

En 1995, Xavier-Luc Duval rejoint le gouvernement de sir Anerood Jugnauth comme ministre de l'Industrie et du Tourisme, mais démissionnera après neuf mois dans une polémique sur le dossier de l'éducation. Il n'est pas candidat aux législatives de décembre 1995. Son père sir Gaëtan décède entre-temps le 5 mai 1996. Va alors se livrer une guerre de succession. Le 10 septembre 1997, XavierLuc Duval est expulsé du PMSD et lance le 17 octobre 1998 le Parti mauricien Xavier Duval (PMXD).

À l'origine de son expulsion: une majorité des membres de la direction du PMSD menée par le leader d'alors, Hervé Duval Sr, avait décidé à l'unanimité de ceux présents au bureau politique ce jour-là que Xavier-Luc Duval était expulsé de son parti. Il lui était reproché des actes d'indiscipline répétés, des attaques contre les membres du BP et des critiques contre l'alliance contractée par le PMSD. Ceux qui avaient pris la décision de le sanctionner étaient : Hervé Duval Sr, Maurice Allet, Germain Comarmond, Clifford Empeigne, Mamade Khodabaccus et Vyolet Mootia.

Il brigue les suffrages à la partielle de septembre 1999 au no 20 (Beau-Bassin - Petite-Rivière) où il bat la candidate de l'alliance MSM-MMM, Françoise Labelle. En 2000, il est battu dans la circonscription no 17 (Midlands-Curepipe) sous la bannière PTr/PMXD, mais il est repêché une fois de plus comme Best Loser. Il présidera le Public Accounts Committee jusqu'en 2005. On se souviendra comment il insistait pour la transparence des comptes des institutions étatiques et des compagnies d'État.

En septembre 2009, il dissoudra le PMXD pour rassembler les Bleus et reprendre le leadership du PMSD.

En 2005, le leader du PMSD est élu en deuxième position après Rama Sithanen et avant Nita Deerpalsing au no 18 (Belle-Rose - Quatre-Bornes) dans l'alliance PTr-PMSD et il ne quittera plus cette circonscription.

Il est nommé vice Premier-ministre, ministre du Tourisme et des Communication extérieures (port et aéroport). Après le scandale du hedging à Air Mauritius en 2009, le dossier MK passe sous sa tutelle et il y nomme le Sud-Africain André Viljoen comme CEO. Malgré des pertes de 200 millions d'euros dans le désastre du hedging, MK s'en sortira sans aucune assistance financière de l'État, insiste-t-on dans son entourage.

Aux législatives de 2010, il est réélu, toujours au no 18, en tête de liste sous la bannière PTr-MSM-PMSD contre le MMM. Xavier-Luc Duval est désigné ministre de l'Intégration sociale, un portefeuille nouvellement créé. Il s'activera à lancer la construction de petites maisons pour les plus défavorisés. Après le départ du MSM du gouvernement en 2011 à la suite de l'affaire Medpoint, le leader du PMSD reste aux côtés de Navin Ramgoolam qui lui confiera la responsabilité des finances jusqu'en 2014. Il présentera ainsi trois Budgets.

Cependant, il délaissera Navin Ramgoolam en 2014 après que celui-ci s'est rapproché des mauves. Xavier-Luc Duval s'alliera au parti orange pour former l'Alliance Lepep qui remportera les élections cette année-là. La suite, on s'en souvient, tous. Le leader des bleus claquera la porte du gouvernement en décembre 2016, n'étant pas d'accord avec le projet de loi très controversé, le Prosecution Commission Bill.

Il occupait alors le ministère du Tourisme et était le no 2 du gouvernement. Il devient leader de l'opposition du 20 décembre 2016 au 14 novembre 2019, puis refait alliance avec le PTr pour le scrutin du 7 novembre 2019 où il est à nouveau élu au no 18 sous la bannière PTr-PMSD. Il reprendra le poste de leader de l'opposition une deuxième fois du 4 mars 2021 au 15 avril 2024, jour où il a démissionné.

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