Ils se font appeler les « gilets rouges ». Un groupe de jeunes se présentant sur les réseaux sociaux comme des soutiens du pouvoir de la transition menacent toutes les voix discordantes. Ils annoncent faire le tour des domiciles de ceux qui critiquent les actions du régime militaire en place. Il y a quelques jours, ils se sont rendus au domicile de la présidente du cadre de concertation nationale des organisations de la société civile. Les analystes, inquiets, qui craignent des dérapages.
Au domicile de Safiatou Lopez, le groupe s'identifiant comme « gilets rouges » a livré un message aux parents de la militante de la société civile, actuellement en exil en Côte d'Ivoire. Très active sur les réseaux sociaux, elle a plusieurs fois demandé la démission du capitaine Ibrahim Traoré. Le porte-parole des « gilets rouges » prévient « qu'ils vont s'attaquer directement et ouvertement à ceux qui sont contre le régime. Et qu'ils ne craignent pas non plus la justice ».
« Cela est très dangereux », estime un membre d'une organisation de défense des droits de l'homme. Il dénonce le silence des autorités de la transition.
Pour le journaliste et consultant Moussa Sawadogo, « ces discours violents, stigmatisants et pleins de haine » tenus par ces jeunes font peur. « Nous avons atteint une situation où les dérapages sont palpables, comme dans certains pays d'Afrique centrale », s'inquiète l'observateur.
Ces jeunes qui se font appeler les «gilets rouges » agissent en dehors de tout cadre légal et en toute impunité. Le pouvoir en place doit avoir le « courage » de les interpeller pour mettre fin à leurs actions, estime le journaliste et consultant.