L'éducation figure parmi les thèmes au coeur de la présidentielle prévue le 6 mai prochain. À quelques semaines du scrutin, les étudiants de l'université polytechnique de Mongo dénoncent les conditions d'études, le manque d'accès à l'internet, l'absence d'équipements dans les laboratoires pour les travaux pratiques mais aussi le harcèlement sexuel de certains enseignants sur des étudiantes.
Plus de mille étudiants sont inscrits dans cette université pour sept filières, dont deux en sciences fondamentales et cinq en science et techniques de l'ingénierie. Et ici, les conditions d'études ne cessent de se dégrader, selon Narcisse. « On a beaucoup de problèmes », témoigne-t-il.
« Il n'y a plus de bus. Avant, il y avait cinq bus mais ils sont tous tombés en panne. On devrait faire des recherches mais il n'y a pas d'internet. Ici, on est en polytechnique et quand on parle de la technique, il faut que les TP (travaux pratiques) soient au menu », ajoute-t-il.
L'autre thème abordé, c'est le harcèlement sexuel dont sont victimes certaines filles. Alliance Solkem, étudiante en génie industrielle et maintenance, est aussi présidente de l'association des filles à Mongo. « Le problème, c'est le harcèlement sexuel d'abord du coté des amis étudiants et des enseignants. Dans le domaine scientifique, ce n'est pas facile pour nous les filles qui avons quitté nos familles pour venir étudier dans une autre ville loin des parents. Très peu de filles s'en sortent », raconte-t-elle.
Pour le secrétaire général de l'union des étudiants de Mongo, Allarassem Cédric, les autorités tchadiennes les ont oubliés. « Il faut vraiment que le gouvernement puisse améliorer nos conditions d'études et qu'il puisse nous donner le réseau internet pour des recherches, nous reconstruire le bâtiment et nous construire une infirmerie », dit-il.
Pourtant, l'amélioration des conditions de vie des étudiants figure systématiquement en bonne place des promesses des candidats à la présidentielle.