Au Nigeria, la construction d'une route côtière de 700 km fait polémique. Le premier tronçon de la future autoroute Lagos-Calabar reliera le centre de la capitale économique du Nigeria et le port en eau profonde de Lekki, à 90 km à l'ouest de la ville. Mais alors que les travaux de construction viennent de débuter, les modalités d'attribution de ce marché et le coût de ce projet sont très critiqués.
Camions et pelleteuses s'activent déjà au bord de l'océan, tout près de Landmark Beach, l'une des rares plages aménagées de Lagos. Mais la destruction annoncée de ce lieu de loisir familial pour laisser place au chantier de l'autoroute Lagos-Calabar est de plus en plus contestée dans la mégalopole, d'autant qu'aucune consultation publique n'a été menée au préalable.
À l'origine, ce grand projet d'infrastructure est né durant le mandat de l'ancien président Goodluck Jonathan. Il a été relancé durant la présidence de Muhammadu Buhari - avant d'être abandonné de nouveau, faute de financements.
C'est finalement Bola Tinubu qui a relancé ce chantier conduit par Hitech Construction Limited, propriété de la richissime famille libanaise Chagoury. Le patriarche, Gilbert Chagoury, est un proche du chef de l'État nigérian.
Ces dernières semaines, le leader de l'opposition Atiku Abubakar a dénoncé les conditions d'attribution de ce marché et critiqué un gaspillage d'argent public en pleine crise économique au Nigeria.
En retour, le ministre des Travaux publics nigérian a indiqué que la construction de l'autoroute Lagos-Calabar coûtera environ 3,5 millions d'euros par kilomètre et il affirme que l'État nigérian rentrera dans ses frais « au bout de 15 ans » grâce à « un système de péage sécurisé ». La construction de l'autoroute devrait être achevée dans les huit prochaines années, selon le ministre.