En Guinée, les restrictions de la liberté de la presse se poursuivent. Face à ce qu'elles considèrent comme un démantèlement du tissu médiatique privé, les associations souhaitent parler directement avec le président Mamadi Doumbouya.
En Guinée, depuis l'an dernier, les médias audiovisuels et les sites d'information sont brouillés ou tout simplement suspendus pour des raisons de « sécurité nationale », selon les autorités de transition.
Le dernier épisode s'est produit la semaine dernière (mercredi 17 avril), avec la suspension pendant six mois du site inquisiteur.net décidée par la Haute autorité de la communication (HAC) pour cause de « diffamation ».
Inquiètes, les associations souhaitent s'adresser directement au président Mamadi Doumbouya. Le secrétaire général du syndicat SPPG (Syndicat des professionnels de la presse de Guinée), Sékou Jamal Pendessa, rappelle que 500 journalistes sont au chômage technique. Il est au micro de Sidy Yansané, de la rédaction Afrique. « En plus de ce que nous subissons, nous allons le dire aussi, [Mamadi Doumbouya] a à perdre dans cette crise, parce que sa popularité a été affectée avec la fermeture des médias ! Il y a des émissions de grande écoute (comme celle d'Aboubacar Diallo, dans Mirador, qui ne travaille plus aujourd'hui ! Vous ne pouvez pas minimiser tous ceux qui se reconnaissent dans son boulot, sans compter les différents chroniqueurs qui sont dans son émission.
Et, au niveau des reporters, il y a des Guinéens qui sont habitués à certaines voix qui sont éteintes aujourd'hui, parce que ces reporters sont obligés de rester à la maison... Fim FM a renvoyé 100 % de son personnel, qui est au chômage ; le groupe Hadafo, 70 % ; Évasion, au milieu de la crise, était à 50 % et aujourd'hui, je ne sais pas à combien ils sont. Et moi, j'ai entamé une tournée à l'intérieur du pays. Je suis allé dans une rédaction, par exemple à Joma, (et) à Boké, je n'ai pu rencontrer dans les locaux que la directrice et le vigile, parce que tout le monde est à la maison... »