Depuis la mi-2022, le Bénin fait face à une augmentation de la violence en raison de l'infiltration de groupes terroristes liés à al-Qaïda. En 2023, 222 incidents impliquant des groupes extrémistes violents ont été enregistrés, principalement dans le Nord du pays, dont des enlèvements de personnes. Ces actes sont un véritable « outil » pour ces groupes dans leur stratégie d'expansion, selon des experts.
Pour Abdel Aziz Mossi, enseignant-chercheur à l'université de Parakou et auteur d'un article sur la question publié à la mi-avril, les enlèvements sont un véritable « outil » pour les groupes terroristes.
Cela dans leur stratégie d'expansion de leur influence au-delà du Sahel central. Car les enlèvements sont « opérés parfois pour mettre la population en garde contre toute éventuelle collaboration avec les forces de défense et de sécurité » ainsi qu'à« titre de recrutement ».
Il y a des personnes clés qui sont ciblées, notamment des autorités qui disposent d'informations sur le fonctionnement de l'État, sur les dispositifs de l'État dans la localité en matière de sécurité, mais aussi des personnes qui sont proches des Forces de défense et de sécurité et qui collaborent avec ces Forces de défense et de sécurité. Mais ça peut être aussi des enlèvements qui sont opérés parfois pour mettre la population en garde contre toute éventuelle collaboration avec les Forces de défense et de sécurité et des enlèvements aussi à titre de recrutement, parce que ce sont des personnes qui sont identifiées comme étant utiles pour leurs opérations sur le terrain. Donc ces personnes sont identifiées et sont enlevées. C'est aussi une stratégie de contrôle de l'espace qu'ils utilisent, pour pouvoir donc asseoir une base dans cette localité. Ce qui est sûr, pour le moment, ils n'ont pas une seule zone qu'ils contrôlent de manière absolue: des incursions pour pouvoir donc faire ces enlèvements au niveau du Burkina [Faso] ou du Niger.