Ile Maurice: Plus d'argent facile et plus de drogue...

Les jours passent et les vols et autres actes répréhensibles se succèdent à travers le pays. Ce qui préoccupe particulièrement la police, c'est le rajeunissement chez ces «voleurs».

Durant les semaines écoulées, de nombreuses vidéos sont apparues sur les réseaux sociaux, montrant des jeunes qui se font «punir» par des membres du public alors qu'ils commettent des vols.

Parmi eux, Bradley Jean Clair, âgé de 22 ans, qui purge actuellement trois mois de prison après avoir été pris en flagrant délit de vol au marché de Grand-Baie. Idem pour Iscoty Malbrook, également âgé de 22 ans, déjà fiché à la police pour plusieurs cas de vol avec violence. Sa dernière frasque : le vol avec violence perpétré sur un chauffeur de taxi, le tout filmé. Il a menacé ce dernier à l'aide d'une arme tranchante avant de le dépouiller de Rs 4 000. Il a par la suite été maîtrisé par des citoyens à Henrietta avant d'être remis à la police.

Selon des sources policières, il y a des voleurs qui ont à peine 18 ans, voire 17 ans et moins, et cela ne choque plus vraiment. Il existe plusieurs raisons qui peuvent expliquer cela, soutient un haut gradé de la police. Des jeunes sont attirés par l'argent facile. «A chaque fois qu'on les arrête, c'est la même histoire. Ils préfèrent opter pour le vol plutôt que de chercher un emploi et gagner honnêtement leur vie. Ils demandent pourquoi ils devraient travailler pour Rs 10 000 quand ils peuvent obtenir plus en quelques jours seulement...»

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De plus, indique notre interlocuteur, la loi n'est pas assez sévère, ce qui ne les dissuade pas de continuer. «Nous avons des jeunes de 18, 19 ou 20 ans qui sont déjà des récidivistes. Ils savent très bien qu'ils recouvreront la liberté après quelques mois.» Il aurait fallu, nous dit-on, faire un suivi avec ces jeunes en les réintégrant dans la société une fois libérés. «Leur dire que s'ils recommencent à voler, la sanction sera plus lourde. Ils y réfléchiraient alors...»

La drogue est également un élément clé dans le rajeunissement des voleurs. Ainsi, nous confie un officier de l'Anti-Drug & Smuggling Unit (ADSU), pour obtenir leur dose quotidienne, tout est permis. «Ils peuvent même aller jusqu'à voler leurs propres parents. Ils sont sans pitié. De plus, dans de nombreux cas, les vols mineurs ne sont même pas signalés à la police. Les jeunes accros à la drogue ne veulent pas passer une journée à travailler ou effectuer de petits boulots. C'est pourquoi vous les voyez errer à plusieurs endroits tout au long de la journée. Les patrouilles policières et les caméras de vidéosurveillance ne les effraient plus. S'ils vous dépouillent de vos biens chez vous et que vous parvenez à les identifier sur les caméras de surveillance, cela aidera certainement la police à les traquer, mais dans combien de cas vos biens vous seront-ils restitués ? Plusieurs fois, les objets volés sont déjà vendus à des tiers et ne seront jamais retrouvés...»

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