La course « Stop aux viols », organisée par l'association TAO a tenu toutes ses promesses hier à Ambohibe. Environ 400 participants ont couru et pédalé pour une bonne cause.
L'événement Run and Bike, qui en est à sa quatrième édition, a réuni hier à Ambohibe des participants vêtus de maillots jaunes portant un message sans équivoque : "Le viol est un crime. Stop aux viols." Cette manifestation sportive et de sensibilisation a attiré l'attention de la population, en particulier des résidents étrangers.
Environ 400 coureurs et cyclistes ont pris part aux différentes épreuves. Dans la course majeure de 20 km, Herinombana Ramaroson a franchi la ligne d'arrivée après 1h47min de temps. Chez les dames, la Française Cornie Ludivine a terminé première avec un chrono remarquable. Elle a exprimé sa fierté de soutenir ce mouvement et a souligné l'ambiance agréable de la course.
En attendant l'arrivée des coureurs, des témoignages émouvants et la lecture des lettres des victimes ont été mis en avant. Le public a eu l'occasion d'entendre les voix de ceux qui avaient souffert et de comprendre l'impact profond du viol sur les individus. De plus, des animations et des activités liées à la lutte contre ce fléau y ont été organisées.
Espoir
En effet, cette édition marque l'accomplissement des éditions précédentes, qui ont contribué à la pénalisation des violeurs votée l'année dernière. Cette année, l'objectif est d'appliquer la nouvelle loi concernant la prise en charge des victimes. Le message est clair : les violeurs doivent être emprisonnés. C'est un espoir pour un avenir où la violence sexuelle sera combattue et où chaque victime sera soutenue et protégée.
« Le viol est un crime odieux qui ne doit pas rester impuni. Il est inacceptable que 80% des violeurs soient en liberté, souvent en raison d'arrangements familiaux ou de pressions sociales. Nous devons mettre fin à cette impunité et exiger que les violeurs soient emprisonnés. Nos messages sont également destinés aux victimes. Nous voulons qu'elles sachent qu'elles ne sont pas seules, que nous sommes unis pour changer les choses et que nous les soutenons de tout coeur. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour elles. Cet élan de solidarité a pour objectif de faire peur aux violeurs. Nous avons la loi de notre côté, et nous ne les laisserons pas impunis. Ensemble, nous lutterons pour la justice et la sécurité de tous », a souligné Florentine Razanajafy, fondatrice de l'association TAO.
Solidarité
L'artiste et auteure-compositrice Dee Andriambelo, ambassadrice de la « Run and Bike » cette année, est également à l'avant-garde de la lutte contre les violences. Son mouvement féministe, « JORO », vise à sensibiliser contre le harcèlement, le viol et la violence conjugale. Elle a rejoint l'association TAO pour amplifier sa voix et promouvoir le changement.
« Face à toutes les formes de violences, il est essentiel de réagir collectivement », a-t-elle noté. Lors d'événements contre les violences, la Police nationale est toujours présente. Les représentants de la Brigade féminine de proximité (BFP) et de la Brigade de protection des mineurs de la police des moeurs (BPMPM) ont activement participé au discours, montrant leur engagement dans cette lutte essentielle hier, à Ambohibe.