C'est en fin d'année 2016 que la VAR, cette innovation technologique, avait commencé à instaurer une nouvelle ère pour le sport le plus populaire du monde. Mais, en dépit de tout, le football d'antan ne ressemblera jamais à l'actuel.
La VAR a complètement détruit cette spontanéité et cette joie qui émergent du tréfonds des joueurs heureux, du public qui n'attendait que cet instant sublime qui redonne vie aux uns et asphyxie les autres. La VAR risque en effet de tout remettre en cause et d'annihiler cette joie que seul le « goal» procure !
En dépit de tout ce qu'on veut dire et asséner, la VAR demeure contestée. Elle l'est, parce que tout simplement il y a une présence humaine qui, en fin de compte, est porteuse d'une voix que l'on ne peut contester.
Ce n'est point seulement entre nos murs que ces contestations provoquent des réclamations et soulèvent l'indignation des foules. Les avis de ceux qui décident en dernier ressort peuvent en effet diverger. La preuve : ce qui s'est passé ces dernières journées de championnat.
On ne parle que de cela et les résultats entérinés laissent des goûts amers et consolident le doute qui s'est fourvoyé dans les esprits. On a beau clamer son innocence, personne n'y croit et cela accroît le malaise.
Comment Neji Jouini et son staff pourront-ils remettre de l'ordre et repartir du bon pied ?
La légitimité et la place de la VAR dans un match étant imposées et contestées, il sera difficile d'assurer une reprise en main face à ceux qui se considèrent à tort ou à raison des « victimes ». Les débats s'enflamment et la passion est en voie de se transformer en agressivité. Au point de craindre un éventuel retour à ces gradins vides et à ces matchs insipides et mornes, qui n'ont rien à voir avec le football-passion, le football-création, le football -ardeur et adoration.
Cela est inquiétant. Le football tunisien a été le premier à rouvrir ses gradins au public. Certes, un seul public assiste, et alors que l'on commençait à nourrir l'espoir de revenir à la normale, voilà que les bouteilles reprennent leur envol et que les noms d'oiseaux s'élèvent pour accuser et protester. Nous aimons tous le football, mais pas au point de remettre en cause l'ordre et la sécurité.
S'il est demandé aux clubs d'être parties prenantes de cet ordre et de cette sécurité, il est nécessaire que les arbitres (ceux de la VAR compris) veillent à commettre moins de fautes. Faisons en sorte que la VAR soit une bénédiction et non une malédiction.