Afrique: Réalisation des ODD - Une vive inquiétude au niveau mondial

Le retard dans la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) ne concerne pas uniquement Madagascar.

Les Nations-Unies, elles-mêmes reconnaissent l'existence d'une menace mondiale qui se caractérise par un recul des acquis partout dans le monde.

Menacée

On rappelle qu'un forum politique de haut niveau pour le développement durable a été organisé sous les auspices de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre 2023. La déclaration politique faite à l'issue de ce forum parle d'elle-même quant à l'échec mondial à mi-parcours des ODD. « La réalisation des objectifs de développement durable est menacée », indique l'ONU dans cette déclaration.

« À mi-parcours de l'échéance du Programme 2030, nous constatons avec une vive inquiétude que les progrès réalisés pour la plupart des objectifs de développement durable sont soit beaucoup trop lents, soit en régression par rapport à la situation de départ en 2015 ». La déclaration fait état d'une multitude de crises que traverse actuellement notre monde.

« Nous assistons à un recul des acquis de plusieurs années de développement durable. Des millions de personnes ont sombré dans la pauvreté, la faim et la malnutrition gagnent du terrain, les besoins humanitaires augmentent et les effets des changements climatiques sont de plus en plus prononcés. Par conséquent, les inégalités se sont creusées, phénomène qui est exacerbé par l'érosion de la solidarité internationale et le manque de confiance pour surmonter ensemble ces crises ».

500 milliards de dollars par an

En tout cas, le Sommet à mi-parcours 2023 sur les ODD était l'occasion pour les Chefs d'Etat et les responsables publics qui y ont participé de renouveler leur engagement à ne laisser personne sur le côté. Antonio Guterres, le Secrétaire Général des Nations-Unies a appelé à « tirer parti de la dynamique lancée lors de ce sommet pour stimuler les progrès dans les mois à venir ». Des progrès pour le développement durable, dont la mise en oeuvre nécessitera beaucoup d'argent et de financeurs.

Le Secrétaire général a appelé à tirer parti de la dynamique lancée lors de ce sommet pour stimuler les progrès dans les mois à venir, proposant sept types d'actions, à commencer par des investissements concrets dans les pays en développement. En effet, « il faudra au moins 500 milliards de dollars par an pour le développement durable, y compris par l'intermédiaire des banques multilatérales de développement et d'autres mécanismes », a prévenu le SG de l'ONU. Il a d'ailleurs insisté sur la nécessité de réformer l'architecture financière internationale pour faciliter les actions à entreprendre pour l'atteinte des ODD.

Grand retard

Une attention particulière est accordée aux pays en développement dont la grande majorité accuse ce grand retard dans la réalisation des ODD. La déclaration politique du forum de haut niveau indique sur ce point : « Nous sommes conscients des difficultés particulières que rencontrent tous les pays en développement dans la recherche du développement durable, notamment les pays d'Afrique, les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, ainsi que des problèmes propres aux pays à revenu intermédiaire et à ceux en situation de conflit et sortant d'un conflit ».

Des pays qui ont donc jusqu'à 2030 pour relever le défi de la pauvreté sous la direction des Nations Unies. Les États membres affichent cette détermination : « Nous restons résolus à éliminer la pauvreté et la faim partout dans le monde d'ici à 2030 ; à combattre les inégalités qui existent dans les pays et d'un pays à l'autre ; à édifier des sociétés pacifiques et justes, où chacun a sa place ; à respecter, protéger et réaliser les droits humains et à parvenir à l'égalité des genres et à l'autonomisation de l'ensemble des femmes et des filles et à protéger durablement la planète et ses ressources naturelles. Nous demeurons également déterminés à créer les conditions propices à une croissance économique soutenue qui profitera à tous et s'inscrira dans la durée, au partage de la prospérité et au respect du principe d'un travail décent pour tous, ainsi qu'à l'égalité de rémunération pour un travail de valeur égal, compte tenu des différents niveaux de développement national et des capacités des pays ».

Madagascar ne sera évidemment pas en reste dans ce processus mondial de lutte contre la pauvreté puisque le pays continue de bénéficier de la confiance des bailleurs de fonds. À l'instar du FMI, le patron des bailleurs, qui débute à partir d'aujourd'hui, avec la partie malgache, les négociations pour une nouvelle Facilité Élargie de Crédit et une Facilité pour la Résilience et la Durabilité. La route vers le développement continue.

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