Ethiopie: Des exactions entre Tigréens et Amharas au Nord forcent de milliers de civils à l'exil

Une jeune fille marche dans une rue gravement touchée par la violence et les combats dans la région d’Afar, en Éthiopie (photo d’archives).

L'inquiétude en Éthiopie après que des violences ont été rapportées entre les régions du Tigré et de l'Amhara. Dimanche 21 avril, sept ambassades, dont celle des États-Unis, du Royaume-Uni ou encore de France, ont publié un communiqué conjoint pour faire part de leur préoccupation. Depuis plusieurs jours, les forces tigréennes et amharas se battent pour le district de Raya Alamata.

Les combats durent depuis plus d'une semaine, dans les districts de Raya Alamata, Zata et Ofla, selon le Bureau des Nations unies pour les affaires humanitaires (Ocha). Ce dernier déplore le déplacement d'au moins 29 000 civils.

Ces populations ont pour la plupart trouvé refuge vers Kobo et Sekota, en région amhara. « Elles s'installent dans des camps à l'air libre et n'ont pas accès à l'aide humanitaire », déplore Ocha.

Raya Alamata est disputé depuis longtemps par le Tigré et la région amhara. Ce district était tigréen jusqu'à la guerre de 2020, au cours de laquelle il a été occupé par les forces amharas. Vendredi 19 avril, le parti des Citoyens éthiopiens pour la justice sociale a dénoncé « l'invasion tigréenne » dans un communiqué. Le Front de libération du peuple tigréen quant à lui, assure que l'avancée de ses hommes s'est faite avec l'accord des autorités d'Addis-Abeba.

« Cet épisode nous renvoie surtout à la fragilité de l'accord de Pretoria qui n'avance pas » confie un diplomate de la région. Signé en 2022, cet accord a mis un terme à la guerre du Tigré. Mais les questions du désarmement, du sort des anciens combattants ou du retour des déplacés, ne sont toujours pas réglées.

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