Soucieuse du respect des principes démocratiques dans le monde de façon générale, et particulièrement dans la région Ouest-africaine où se trouve la République de Guinée, la plateforme Démocratie, paix, élection et développement durable en Guinée (DPEG) a décidé d'apporter sa contribution pour une transition réussie et apaisée en organisant de rencontres d'échanges et de propositions de pistes de solution. C'est pourquoi, elle reçoit dans ces locaux sis à Yattaya-SOS, des acteurs sociopolitiques et des personnes ressources depuis le 13 avril dernier. Ce samedi 20 avril 2024, cette plateforme de la société civile guinéenne a reçu Professeur Salifou Sylla qui est constitutionnaliste, ancien ministre de la justice, ancien ambassadeur, professeur d'université,.....
Pendant plusieurs heures, panélistes et participants ont échangé autour du thème: "Pour une transition réussie, quel rôle doit jouer chaque acteur impliqué?".
Au micro de notre reporter, Mamadou Ciré Dioum, président du conseil d'administration de la DPEG précise: "Nous avons été formés par International institut républicain (IRIS) sur la gestion et la prévention des conflits. Donc, nous ne voulons pas attendre qu'il y ait conflit en Guinée avant d'agir. Raison pour laquelle, nous organisons des séries de rencontres d'échange et de propositions de solutions pour une
Dans son exposé, Abdoul SAKHO, coordinateur du Forum des forces sociales de Guinée, souhaite une redéfinition des objectifs de la transition guinéenne.
"Le contrat qui nous lie au Comité national de rassemblement pour le développement (CNRD), c'est ce que le général Mamadi Doumbouya a éloquemment déclaré, dans sa parole d'honneur d'officier. Et un parole d'officier est à respecter. Tous ceux qui l'aime et qui sont autour de lui, à un moment donné, devront mettre point pour évaluer: en disant malgré tout ce que la transition pouvait nous apporter en terme de privilège, individuellement pris, est-ce que nous sommes en train de l'aider à s'inscrire dans l'histoire et sortir par la grande porte. Je emande aux autorités de la transition d'accepter d'organiser un dialogue qui consiste à identifier les problèmes de la transition tout en laissant le soin aux parties de choisir les facilitateurs qui les conviennent. À travers ce dialogue, redéfinir le chronogramme de la transition mais aussi trouver le profil des guinéens qui pourront aider à dérouler cette feuille de toute de la transition", a-t-il lancé.
Un message à la jeunesse guinéenne
"Ma recommandation à la jeunesse guinéenne, c'est de savoir qu'on ne peut pas réveiller celui qui fait semblant de dormir par des caresses. Battons-nous pour sortir de cette situation courant 2024. Au Sénégal, les Sonko sont venus parce qu'ils n'ont pas été lâches envers eux-mêmes".
Selon Boubacar Biro Barry, syndicaliste et vice-coordinateur du Forum des forces sociales de Guinée, pour une transition réussie, la participation inclusive de tous les acteurs est un impératif. Pour lui, le chef de la junte a besoin d'être accompagné parce que selon lui, il est pris en otage.
"Je crois que cet homme a besoin d'être accompagné et protégé. Il faut qu'on fasse de lui une opportunité en le sauvant. Sauver Doumbouya, c'est sauver la transition guinéenne. Essayons de sauver le Général Mamadi Doumbouya qui est coincé comme nous. C'est un véritable otage", a-t-il indiqué avant de formuler de recommandations. "Nous recommandons le respect des engagements de départ du Général Doumbouya et le CNRD. Il faut redéfinir un chronogramme d'urgence. Il faut que les 24 de la transition soient respectés. Le premier ministre Bah Oury ne doit pas attendre la main libre mais chercher à avoir la main libre pour respecter les engagements dans le cadre du retour à l'ordre constitutionnel".
Dans sa prise de parole, Professeur Salifou Sylla a insisté sur la nécessité de limiter la durée de la transition mais aussi le respect des engagements pris par le CNRD.
"Beaucoup de problèmes dans notre pays, c'est le non respect de la loi et des engagements. Les gens ne respectent pas leurs engagements. Pour une transition réussie, il faut l'inclusion de tout le monde. On ne peut pas écarter les partis politiques les plus représentatifs, les organisations les plus représentatives de ce pays. Il n y aura pas de dialogue fécond tant que les grands partis ne sont pas inclus. Il y a également la nécessité d'éviter la ségrégation contre les gens. Il y a certains qui sont arrêtés. Il faut les juger et mettre ça au clair. Il faut que la justice fasse son travail correctement. Puisqu'il y a perspective d'une nouvelle constitution, il faut qu'elle soit connue de tout le monde et que l'on puisse en débattre très largement", recommande l'ancien ministre de la justice.