« Lutte contre le blanchiment de capitaux dans l'Uemoa », c'est le titre d'un ouvrage paru en deux tomes aux éditions Harmattan Sénégal. Dans cette publication, la chercheure et formatrice de l'Institut supérieur de management (Groupe ISM), Sokhna Maïmouna Mbacké Fall, met en évidence les exigences spécifiques des Etats à respecter la conformité pour lutter efficacement contre ce fléau qui prend de plus en plus de l'ampleur.
La chercheuse et formatrice à l'Institut supérieur de management (Groupe ISM), Sokhna Maimouna Mbacké Fall, a présenté au public, samedi dernier, sa production scientifique en deux volumes portant thème : « Lutter contre le blanchiment des capitaux dans l'Uemoa ». Dans cet ouvrage, l'enseignante-chercheuse explore méticuleusement la conformité des Etats membres de l'Union économique monétaire ouest africaine (Uemoa) aux quarante recommandations du Groupe d'action financière (Gafi) dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (Lbc/Ft). Partie d'une analyse approfondie et de la signification des normes du Gafi, l'enseignante chercheuse décèle les exigences spécifiques que les Etats se doivent de respecter pour atteindre la conformité, faute de quoi toutes les initiatives anti-blanchiment seront vaines.
Mieux, cette production scientifique met en exergue le rôle de l'Afrique dans cette lutte cruciale, non sans plaider en faveur d'une coopération continentale plus étroite. Convaincue que seule la lutte proactive et inclusive est à même d'obtenir des résultats probants contre le blanchiment, l'autrice fait savoir que la conformité à l'anti-blanchiment est fortement tributaire aux réformes réglementaires, institutionnelles et structurelles. Ce qui implique le renforcement des moyens de prévention et de répression du blanchiment tout en préservant les droits fondamentaux.
Enfin, pour mieux prendre en charge ce fléau, l'auteure préconise la conformité des Etats membres de l'Uemoa à chaque recommandation du Gafi liée à l'anti-blanchiment.
Le professeur titulaire de droit privé de classe exceptionnelle et enseignant à l'Université Cheikh Anta Diop, Ndiaw Diouf a pour sa part appelé à la poursuite de la réflexion pour la réussite du combat, non sans saluer la qualité du travail de Sokhna M. M. Fall. Etayant son propos, il rappelle la dynamique enclenchée depuis 2002 avec la Directive n°07/2002/CM/UEMOA relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux dans les Etats membres de l'Uemoa. Laquelle Directive sera rajoutée puis fusionnée pour devenir la Directive n°02/2015/CM/UEMOA relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme dans les mêmes Etats et en mars dernier (2023) une nouvelle Directive pour prévenir et réprimer le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive dans l'ensemble de l'Union. « Tout ceci pour dire que le combat continue et c'est dans ce sens que nous saluons cette réflexion », a-t-il conclu.
Le magistrat et membre de l'Ofice national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), Cheikh Mouhamadou Bamba Niang, soutient lui sans détours que c'est « l'ouvrage le plus abouti en matière de lutte contre le blanchiment dans l'espace Uemoa ». Seulement, « le champ est tellement large, que cet ouvrage aussi volumineux qu'il soit, ouvre paradoxalement autant de sujets de recherche, autant de choses à faire pour compléter les problématiques soulevées », s'est dit émerveillé le magistrat.