La coopérative Taratra avec l'appui de l'ADID (Agence de Développement Inclusif et Durable) au sein du groupe Faly Export prévoit d'exporter du taro en travaillant en étroite collaboration avec la Chambre de Commerce et d'Industrie d'Analanjirofo.
Cette fédération de l'union des producteurs dans les régions d'Analanjirofo et d'Atsinanana a exporté tout récemment 2,5 tonnes de vanille en Allemagne, grâce à l'obtention d'un agrément délivré par le ministère en charge de l'Industrialisation et du Commerce. Suite à son engagement en matière de RSE (Responsabilité Sociétale d'Entreprise), la coopérative « Taratra » a alloué une partie de son bénéfice pour l'achat des engrais organiques fabriqués par BSF servant à fertiliser les sols pour un développement durable ainsi que des semences de maïs et des boutures de taro.
« Les semences de maïs serviront à produire de matières premières destinées à la production de provendes indispensables à la promotion de l'élevage à cycle court, en particulier l'aviculture. Ce qui permettra de lutter contre l'insécurité alimentaire tout en créant des emplois locaux », a fait savoir Faly Rasamimanana, co-fondateur de l'ADID.
Remise d'une unité de séchage
En outre, « des boutures de taro ont été distribuées aux producteurs membres ou non de la coopérative Taratra en vue de développer cette filière porteuse. Cette coopérative n'est autre que des producteurs pilotes dans le cadre de la mise en oeuvre de ce projet. La Chambre de Commerce et d'Industrie d'Analanjirofo identifiera les autres paysans qui sont intéressés à la plantation de ces boutures de taro. Les bénéficiaires doivent respecter certains critères imposés selon les normes internationales. On peut citer, entre autres, le respect de l'hygiène, la disposition de latrines et la protection des ressources forestières contre la déforestation et les cultures sur brûlis. L'ADID les accompagnera ensuite depuis la plantation des boutures de taro jusqu'à l'exportation de la production. A la différence des autres coopératives appuyées par l'Etat dans le cadre de la mise en oeuvre du programme ODOF (One district, One Factory), « Taratra » dispose déjà d'un débouché à sa production. En effet, Analanjirofo prévoit d'exporter le taro en visant les marchés de Mayotte et des Comores », a-t-il annoncé. Il est à rappeler que le ministère de tutelle vient de lui remettre une unité de séchage des produits agricoles. Et lui d'ajouter que ce projet contribuera au développement socio-économique de la région tout en améliorant les recettes en devises à la nation.
Une superficie de 50 ha à exploiter
Trois sites sont ainsi prévus pour la plantation de ces boutures de taro, à savoir, Mahambo, Fénérive Est et aux alentours de Foulpointe. Pour ce faire, « une superficie totale de 50 hectares sera exploitée au démarrage de ce projet. La production de taro sera ensuite attendue dans neuf mois. Nous sommes confiants que ce projet s'étendra dans toute la région par le biais du renforcement de la collaboration avec la Chambre de Commerce et d'Industrie d'Analanjirofo d'autant plus que la culture de ce type de légume à racine y est propice. On pourra ainsi approvisionner le marché de l'Océan Indien au fil du temps », d'après toujours les explications de Faly Rasamimanana, le co-fondateur de l'Agence de Développement Inclusif et Durable au sein du groupe Faly Export.
Pour en revenir à l'unité de séchage de produits agricoles remise par le ministère en charge de l'Industrialisation et du Commerce, la coopérative « Taratra » l'exploite déjà pour faire sécher le « Soanambo ». Les autres productions qui ne sont pas écoulées sur le marché tant national qu'international tels que le litchi et le taro, seront ainsi transformées grâce à ce matériel industriel. Ce qui permettra de valoriser les pertes post-récoltes des produits agricoles tout en créant de la valeur ajoutée.
Stabiliser le prix du tubercule
Concernant ce projet d'exportation de taro vers Mayotte et Comores, l'ADID se charge du suivi digital de la plantation jusqu'à l'expédition de la production à la destination finale afin d'assurer sa traçabilité. Des reporting vidéos seront ainsi réalisés au niveau des sites d'exploitation de chaque producteur pour pouvoir effectuer ce suivi en temps réel. En effet, « notre principal objectif consiste à fournir des produits bios et sains contribuant à l'amélioration de la santé des consommateurs, et ce, à un prix abordable puisque l'amélioration de la production de taro permettra également de stabiliser le prix de ce tubercule sur le marché de l'Océan Indien », a fait savoir Faly Rasamimanana, le co-fondateur de cette agence de développement. La préservation de l'environnement n'est pas en reste.
Confiance mutuelle et foi
Il est à rappeler que ce PDG du groupe Faly Export a appuyé la coopérative « Taratra » dirigée par Firesy Modeste, en lui octroyant un don de 2 millions Ar, il y a 15 ans de cela, en vue d'assurer un développement rural. Ce financement non remboursable lui a permis de bénéficier d'un projet en lui servant d'apport bénéficiaire. Il s'agit notamment d'un projet de construction d'infrastructure et d'acquisition des matériels de production, pour le démarrage de l'exploitation agricole de la coopérative. Les deux parties sont confiantes que cette initiative aboutira ultérieurement à la réalisation d'autres projets de développement durable, grâce à son appropriation par d'autres producteurs tout en visant le commerce équitable.
Le projet s'étend ensuite sur d'autres filières porteuses, après la promotion du litchi. La preuve, les paysans membres de la coopérative avec l'appui de l'ADID ont pu exporter directement 2,5 tonnes de vanille à destination de l'Allemagne. En ce moment, ils prévoient d'expédier du taro vers Mayotte et Comores. « Tout cela est basé sur la confiance mutuelle et la foi », a conclu Faly Rasamimanana.