Madagascar: Elections législatives - Les face-à-face ratés du 29 mai

Les élections législatives sont un baromètre de la légitimité politique dans toute démocratie représentative. Cependant, cette année, plusieurs figures majeures de la politique du pays ont choisi de s'abstenir de participer à ces élections.

Plusieurs chefs de parti politique n'ont pas voulu se présenter aux élections législatives. Parmi les absents notables, Rivo Rakotovao, coordonnateur général du parti HVM et ancien sénateur, a décidé de ne pas briguer de mandat législatif. Cette décision est d'autant plus surprenante que le HVM a été un parti dominant entre 2014 et 2018. D'autres chefs de file de parti, comme Roindefo Monja, Virapin Ramamonjisoa, Jean-Jacques Ratsietison, Auguste Paraina, ont tout simplement choisi de ne pas participer à cette compétition électorale du 29 mai prochain.

Échec

Jean Louis Robinson, président du parti Avana et actuellement ambassadeur en Chine, ainsi que Camille Vital, ambassadeur à Maurice et président du Hiaraka Isika, ont également choisi de ne pas se présenter. Jean Louis Robinson, ayant déjà subi une défaite marquante à Ambatondrazaka en 2018, semble éviter une nouvelle confrontation avec les urnes, peut-être pour préserver son capital politique ou redéfinir sa carrière diplomatique. Cette fois-ci, il aurait pu affronter l'opposant Fidèle Razara Piera dans sa circonscription. De même, l'échec de Camille Vital lors des élections présidentielles de 2013 pourrait expliquer sa réticence à se remettre en jeu dans l'arène électorale.

Gouverneurs

Un autre cas intéressant est celui d'Alexandre Georget, président du parti Vert et membre de la plateforme Armada, qui n'a jamais été candidat à aucune élection malgré plus de dix ans d'existence de son parti. Comme le secrétaire national du parti TGV, Hery Rasoamaromaka, qui n'est pas candidat député non plus, contrairement à ses autres collègues gouverneurs et cadres du parti. Cette abstention prolongée interroge sur la visibilité et l'impact réel du parti Vert sur la scène politique nationale.

Manque d'engagement

À Antananarivo, la non-participation de figures telles que Edgard Razafindravahy, actuel ministre de l'Industrie et du Commerce et chef du parti ADN, prive les électeurs de confrontations potentiellement significatives. Il aurait pu faire face à Hajo Andrianainarivelo dans l'Atsimondrano. Hanitra Razafimanantsoa, qui sera candidate dans le 2ème arrondissement de la capitale, quant à elle, va se mesurer à Augustin Andriamananoro, à défaut d'une candidature de Lalatiana Rakotondrazafy laquelle a choisi de se présenter à Faratsiho.

La présidente du Freedom et l'opposante du TIM, ratent l'occasion de régler leurs différends à l'épreuve des urnes. Paul Bert Rahasimanana, alias Rossy, aurait pu s'attendre aussi à faire face à l'ancienne ministre de la Culture dans la capitale, mais en vain. Ces absences pourraient être perçues comme une stratégie pour éviter des défaites qui pourraient alors affaiblir leur positionnement politique actuel.

Région-clé

Dans le sud, l'absence de figures telles Jean de Dieu Maharante, alias Bevata, et Camille Vital à Tuléar est également notable. Ces décisions pourraient être motivées par des calculs politiques visant à maintenir certaines alliances ou à éviter des affrontements directs, notamment contre Siteny Randrianasoloniaiko dit Behozatse, qui pourraient fragmenter davantage le soutien populaire dans des régions clés. Dans la région Diana, l'absence d'une confrontation électorale entre Jocelyne Maxime, leader du parti TGV, et l'actuel maire, Désiré Djaovojozara, dont la popularité est en hausse, prive les électeurs d'une occasion de juger directement des promesses et des performances des deux politiciens.

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